Une exposant guinéenne à la Foire Internationale de Lomé -
Une exposant guinéenne à la Foire Internationale de Lomé - (C) Ken LOGO

De « bonnes affaires » à la Foire internationale de Lomé

Plus de 1000 exposants venus de 22 pays d’Afrique et d’ailleurs prennent part à la 17e édition de la Foire internationale de Lomé, ouverte le 30 novembre et se poursuit jusqu’au 18 décembre, avec l’ambition de booster leurs activités, après deux années de suspension à cause de la Covid-19.

L’objectif de cette grande rencontre consiste à « promouvoir les échanges des produits et services de tous les secteurs d’activité économique des pays, aussi bien de la sous-région que du reste du monde, et d’accroître le niveau de l’activité commerciale entre les pays et de promouvoir la consommation locale », d’après Comlan Yakpey, directeur général par intérim du Centre togolais des expositions et foires de Lomé (Cetef-Lomé).

L’Agence Anadolu s’est rendue sur place, au Cetef-Lomé, un espace de 90 000 m2, disposant de grands pavillons qui accueillent les stands, et discuté avec certains exposants aux convictions certaines qu’il s’agit d’une foire de toutes les opportunités. Et chaque acteur, en choisissant d’y prendre un stand, n’espère pas en repartir sans faire de bonnes affaires.

Mme Nanou Nassouma est une habituée de la Foire internationale de Lomé. Elle y vient depuis plus de dix ans. Avec d’autres participantes de l’Association des femmes pour les produits artisanaux de la Guinée (l’Afepag), elle ne souhaite pas repartir à Konakry avec un seul des lots de produits artisanaux apportés à cette 17e Foire internationale de Lomé.

Faire la promotion de la culture africaine et des créations locales

« J’ai quitté la Guinée pour venir répondre à l’appel de la foire de Lomé. Nous avons dû traverser deux pays en crise (le Mali et le Burkina Faso) pour être ici. J’avoue que cela n’a pas été facile. Mais ça se passe bien depuis qu’on est là. Et nous souhaitons ne pas repartir à Conakry avec un seul de nos produits artisanaux qui ont été spécialement fabriqués par des femmes membres de notre association », a confié Mme Nassouma à l’Agence Anadolu.

Mme Nanou Nassouma et ses collègues exposent, en effet, au cœur du pavillon dénommé « Mono » sur la foire, différentes gammes de tissu, des Lépis de Conakry, et des tissus batik de plusieurs variétés. Sur son étalage, il y avait aussi des robes assez colorées à des prix variables selon la qualité.

« Ces robes sont cousues également par des femmes de notre association. Des femmes qui ont compris qu’on ne peut plus tout attendre des hommes. Et nous proposons un prix pour chaque catégorie, selon qu’on est riche ou pauvre. Vous voyez ? L’opportunité est donnée à tous pour avoir sa part », a -t-elle ajouté.

Il faut préciser que pour ces femmes, l’objectif de tout vendre à Lomé avant de retourner à Conakry, cache un autre. Celui d’utiliser les fonds obtenus de ce commerce à Lomé pour « acheter d’autres produits artisanaux made in Togo, pour ensuite les revendre sur le marché guinéen » à leur retour.

Anadolu a aussi rencontré des exposants venus d’autres pays à l’exemple du Burkina Faso. Kabore Youssouf est burkinabè et c’est la première fois qu’il vient exposer à la foire internationale de Lomé.

« Nous avons entendu parler et en bien de cette foire. Ceux qui ont l’habitude d’y prendre part nous ont dit tous les bienfaits de cette foire. Que c’est une foire où il y a beaucoup d’opportunités. Sans réfléchir, nous avons décidé aussi de tenter l’aventure économique. Et nous apprécions l’ambiance et la qualité irréprochable de l’organisation », a-t-il confié à l’Agence Anadolu.

Il s’est présenté pour cette première participation, « la vitrine artisanale et culturelle » du pays des « Hommes intègres ».

Kaboré expose en effet sur la foire de Lomé des vestes cousues avec du Kente, dont les rayures alternent différentes couleurs qui captent l’attention. Un tissus local confectionné de bout en bout de ses mains et ceux de « valeureuses femmes burkinabè ».

« Ces vestes font désormais partie des habits des grands évènements au Burkina Faso. Dans le sens de la promotion de la culture africaine et des créations locales africaines, nous sommes venus les proposer aux africains du Togo. Et nous espérons pouvoir les liquider toutes avant de repartir. Car ce sont des habits lourds faits à 100% de coton», a soutenu Kaboré.

Il expose, par ailleurs, sur son étalage d’autres produits locaux naturels, tels que du beurre de Karité.

Pénétrer le marché local togolais

« Moi je suis venus saisir l’opportunité de continuer à pénétrer le marché local togolais avec des produits que j’ai ramenés de Pakistan. Voilà pourquoi j’ai répondu à l’appel à exposition à la 17e foire internationale de Lomé » a indiqué Hussain Babar Raja au micro de l’Agence Anadolu.

Hussein et son frère ont installé deux grands stands à la Foire internationale de Lomé et écoulent divers articles made in Pakistan qui facilitent les activités ménagères notamment à la cuisine. Et il n’est pas à sa première participation.

« Nous avons commencé il y a quelques années avec la vente des chaussures et sacs de diverses qualités qui montrent un peu au monde ici, la culture pakistanaise. Mais, nous avons compris depuis quelques années que le marché demande des produits que l’industrie pakistanaise peut fournir à moindre coût. Donc à côté de tout ce qui est sacs, chaussures, moquettes et autres, nous exposons à la foire de petites machines électriques ou non, qui facilitent la tâche aux femmes à la cuisine», a détaillé Hussain.

En cassant les prix, a-t-il ajouté, « nous créons de l’engouement autour de nos produits, et cela fait du bien à notre business. Mais aussi, nous participons de cette manière à l’économie togolaise ».

Plusieurs autres éléments à la 17e Foire internationale de Lomé témoignent des opportunités que les participants pourraient saisir, même des couturiers, par exemple, y ont trouvé leur place.

Tobi Star y a installé un petit stand avec cinq machines qu’il fait tourner depuis le début de la Foire avec ses trois apprentis.

« Ici, nous allons négocier chez les exposants puisqu’ils ou elles seront ici jusqu’à la veille des fêtes, pour qu’ils ou elles achètent des tissues et nous les confier sur place afin de coudre des habits de fin d’années à leurs enfants. Et sans vous mentir, ça marche. Nous pensons que c’est un bon investissement », affirme Tobi le couturier.

Parmi le millier d’exposants, il y a des écoles universitaires qui, visiblement, ont une place de choix. Mais que viennent chercher les écoles aussi sur une foire commerciale comme celle internationale de Lomé ?

Participer à la création de la richesse nationale

A Sedzro Robert, fondateur de ESIG Global Success, une des écoles universitaires de Lomé présente à la foire, l’Agence Anadolu a posé la question.

« Une école universitaire est aussi une institution qui a besoin de visibilité et de rencontrer des partenaires. Nous formons des jeunes dans nos écoles pour les mettre ensuite à la disposition des différentes entreprises qui ont besoins de main d’œuvre qualifiée. C’est de bonne guerre donc que nous saisissons ce genre d’opportunités pour rencontrer des entreprises qui sont partenaires ou qui peuvent bien le devenir », a-t-il répondu.

Il a soutenu, par ailleurs, que « cette foire qui rassemble plus de 1000 entreprises, est une occasion formidable pour des opportunités de rencontre B2B avec les dirigeants des entreprises qu’il est difficile en temps normal de rencontrer. Nous profitons de l’occasion pour discuter avec eux des possibilités de partenariats gagnant-gagnants et des profils qu’ils recherchent pour leurs entreprises ou sociétés ».

« Parce que nous voulons former les jeunes de demain qui participent véritablement à la création de la richesse nationale. Et non ceux qui vont amplifier le chômage dans le pays » a soutenu Sédzro.

Enfin, pour certains des visiteurs croisés sur site, les temps durs de Covid-19 sont passés. Place à l’ambiance. Et on veut en profiter au maximum.

« Moi je ne viens pas acheter forcément. Je viens profiter de l’ambiance tous les soirs après le boulot. Cela me déstresse. Une bière en écoutant de la musique et en voyant toute l’animation devant moi me requinque vraiment avant de retourner à la maison », a confié sur le site de la foire, un fonctionnaire en train de siroter sa boisson.

Alphonse LOGO (diffusé par AA)

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