Alioune Tine, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, a affirmé mardi en conférence de presse avoir été victime d’attaques médiatiques et dans les réseaux sociaux lors de sa dernière mission dans le pays.
Ces attaques contre Alioune Tine ont été perpétrées, avant et au cours de sa mission au Mali. En tout cas d’après ses propres mots. Une mission qui s’est déroulée du 6 au 17 février 2023.
Ce 21 février, il a animé une conférence de presse-bilan via Zoom. Il a donc conclu quand à un recul de plus de 7 % des violations des droits de l’homme dans ce pays.
Alioune Tine n’a pas mâché ses mots comme à l’accoutumé. Il s’est dit très préoccupé par cette situation d’attaques contre sa personne. Non seulement lui, mais aussi contre d’autres défenseurs maliens des droits de l’homme.
« J’ai moi même fait l’objet d’attaques verbales sur les réseaux sociaux avant et pendant ma visite » a déclaré Tine
« Je suis extrêmement préoccupé par le rétrécissement de l’espace civique, de la liberté d’expression et d’association, et par l’aggravation de l’autocensure, comme l’illustrent les attaques contre les défenseurs des droits humains dénoncées par plusieurs acteurs, dont la Commission nationale des droits de l’homme du Mali. J’ai moi-même fait l’objet d’attaques verbales sur les réseaux sociaux avant et pendant ma visite » a-t-il ajouté
Interpellations et interrogatoire
Alioune Tine a indiqué avoir été interpellé dès qu’il a mis pied à Bamako. Une première depuis qu’il a été nommé par les nations unies, expert indépendants pour le Mali
« Pour la première fois, mon assistant et moi avons fait l’objet d’une interpellation et d’un interrogatoire de la part d’officiers de police à notre arrivée à l’aéroport de Bamako. Par la suite, j’ai protesté auprès des autorités qui ont exprimé leurs regrets. Malheureusement, ce climat lourd et malsain est entretenu par un groupe d’individus et d’organisations non étatiques qui menacent et jettent le discrédit sur la société civile et les institutions internationales. Ils relèguent au second plan les progrès réalisés par le Mali. » soutient l’expert.
Ce dernier s’est finalement tout de même réjouit que sa mission se soit bien déroulée.
Il s’est réjouit des progrès réalisés dans le processus de transition démocratique au Mali. Il a par ailleurs affirmé sa joie pour la légère baisse des violations des droits de l’homme dans ce pays.
Tine a enfin appelé les autorités maliennes à « ouvrir l’espace civique et démocratique » dans le pays. Il a ensuite exhorté les mêmes autorités à « redoubler d’efforts pour lutter contre l’impunité des violations des droits humains et atteintes à ces droits ».
Alphonse LOGO
