Ibrahim Traoré

Accusations du Capitaine Ibrahim Traoré contre la Côte d’Ivoire et le Bénin : Une Tension Croissante en Afrique de l’Ouest

Le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a lancé le 11 juillet dernier des accusations sévères contre la Côte d’Ivoire et le Bénin. Il les accuse de contribuer à la déstabilisation de son pays en hébergeant des bases militaires et des centres d’opérations étrangers.

Ces déclarations, faites lors d’une rencontre avec les forces vives de la nation, ont suscité des réactions variées et peuvent avoir pour conséquence l’intensification des tensions dans la région.

Accusations Contre la Côte d’Ivoire et le Bénin

En effet, lors de son discours ce 11 juillet, Traoré a affirmé qu’un centre d’opérations visant à déstabiliser le Burkina Faso se trouvait à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien. Mais nous avons quelque chose contre ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Il y a bel et bien à Abidjan, un centre d’opérations pour déstabiliser notre pays. a-t-il déclaré en substance.

Le président de la transition burkinabé a promis de fournir des preuves concrètes de ces allégations prochainement, ajoutant ainsi aux suspicions et tensions existantes entre les deux pays. Puisque ces accusations interviennent dans un contexte de relations déjà tendues, marqué par des incidents frontaliers récents.

En mars dernier par exemple, un soldat burkinabè et un supplétif civil de l’armée ont été arrêtés dans le nord de la Côte d’Ivoire pour franchissement illégal de la frontière. De même, en septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens ont été interpellés sur le territoire burkinabè pour avoir été présents sur un site d’orpaillage clandestin.

Il ne s’est pas arrêté sur la Côte d’Ivoire. Le Capitaine Ibrahim Traoré s’est aussi déchainé contré le pays de Patrice Talon, le Benin, qu’il accuse également d’héberger des bases militaires françaises utilisées pour former et équiper des terroristes.

Il a spécifiquement mentionné que plus de 3 000 km d’espaces avaient été aménagés pour ces activités, avec des pistes d’atterrissage pour des avions occidentaux.

Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de bases françaises dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. Deux bases importantes. Nul ne peut le contester. a soutenu le président Burkinabé.

Sa sortie ne cesse depuis lors de susciter des réactions.

Réactions du Bénin et de la France

Le gouvernement béninois a vigoureusement contesté ces accusations. Le porte-parole du gouvernement, Léandre Houngbedji, a qualifié les propos de Traoré de « trompette nauséeuse de désinformation ». Il a ajouté que les attaques terroristes au Bénin étaient principalement menées par des individus venant du Burkina Faso et du Niger, et non par des forces étrangères.

Le gouvernement béninois a également précisé que les petites bases militaires construites depuis 2022 dans les communes frontalières étaient destinées à contrer le phénomène terroriste, et non à déstabiliser un autre pays.

De son côté, l’état-major des armées françaises a démenti l’existence de bases militaires françaises au Bénin dédiées à des opérations contre le Burkina Faso ou d’autres pays de la région. Ils ont précisé que seuls des détachements temporaires de courte durée pouvaient être déployés pour des missions de formation et d’entraînement à la demande des forces armées béninoises.

Complexité des Relations Régionales

Cette controverse met en lumière la complexité des relations en Afrique de l’Ouest, où les défis sécuritaires sont exacerbés par des suspicions d’ingérence étrangère. La coopération internationale, perçue comme nécessaire par certains, est vue par d’autres comme une forme de néocolonialisme.

Les déclarations de Traoré reflètent une volonté croissante parmi certains dirigeants de réduire la présence militaire étrangère et de renforcer l’autonomie régionale. Cependant, ces accusations risquent de compliquer la coopération et d’affaiblir les efforts collectifs pour assurer la sécurité dans la région.

Alors que certains pays appellent à une plus grande autonomie et à une réduction de la présence militaire étrangère, d’autres insistent sur l’importance de l’assistance internationale pour faire face aux menaces sécuritaires. La manière dont cette controverse évoluera influencera certainement les politiques de défense et les alliances régionales dans les mois à venir.

Alphonse LOGO

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