Attaque des journalistes au siège de la CDPA: Le SYNJIT condamne et appelle à une enquête

Au Togo, une situation scandaleuse est dénoncée par plusieurs partis politiques et les organisations de presse depuis ce lundi matin. Dimanche soir en effet, des individus non encore identifiés, se sont introduits au siège d’un parti d’opposition, la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) notamment, pour bastonner et grièvement blesser ceux qui y étaient sans exceptions y compris des journalistes.

Ces journalistes y étaient pour la couverture d’une rencontre dite « citoyenne » à laquelle était aussi invitée, le député sénégalais Guy Marius Sagna, en séjour au Togo à l’occasion de la session délocalisée du parlement de la CEDEAO tenue la semaine précédente.

Le Syndicat National des journalistes indépendants du Togo a également réagit à la situation et fermement condamné l’acte posé par ces individus.
Dans un communiqué, le Bureau exécutif appelle les autorités togolais à diligenter une enquête pour situer les responsabilités.

Lire le communique

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COMMUNIQUÉ NUMERO 2/2024

                               (relatif à l’agression essuyée par des Journalistes au siège de la CDPA ce 29 septembre 2024)

Lomé, le 30 septembre 2024 – Le Syndicat National des Journalistes Indépendants du Togo (SYNJIT) tient à exprimer sa vive préoccupation et son indignation à la suite de l’agression hyper violente survenue le dimanche 29 septembre 2024 au siège du parti CDPA (Convention Démocratique des Peuples Africains), à Lomé.

Cette attaque, d’une brutalité d’une autre époque, a visé des hommes et femmes politiques, ainsi que plusieurs journalistes présents sur place pour couvrir une « rencontre citoyenne » qui avait pour orateur principal le député sénégalais Guy Marius Sagna.

Des individus non identifiés ont fait irruption au siège de la CDPA, semant la terreur en s’en prenant aux participants, parmi lesquels figuraient des professionnels des médias.

Des journalistes, qui exerçaient leur mission d’informer, ont été frappés et empêchés d’accomplir leur travail. Le matériel de travail de certains de ces confrères a été arraché indument. Le SYNJIT condamne fermement de tels actes intolérables qui portent atteinte à la liberté de la presse et au droit à l’information.

Le SYNJIT exige que toute la lumière soit faite sur ces événements douloureux, et que les auteurs de ces ignominies soient identifiés et traduits en justice sans délai. Il est impératif que l’État togolais prenne ses responsabilités, en garantissant la protection des journalistes et des professionnels des médias dans l’exercice de leurs fonctions.

Un journaliste présent lors de l’agression, sous couvert d’anonymat, a ainsi résumé les évènements dramatiques de ce 29 septembre 2024 : « Personne ne peut dire avec précision ce qui s’est réellement passé, ni à quel moment les agresseurs sont entrés dans l’enceinte. Nous étions dos à l’assistance. Soudain, lorsque le député Sagna a demandé à l’assemblée de se lever pour l’exécution de l’hymne national du Togo, des chaises ont commencé par voler au-dessus de nos têtes. J’en ai même reçu une dans le dos. C’était la panique totale ».

Et de poursuivre : « J’ai réussi à sortir de l’enceinte du siège de la CDPA, mais alors que je filmais une femme blessée, un milicien m’a arraché mon téléphone. Et jusqu’à présent, je n’y ai plus accès ». Ces témoignages illustrent la violence subie par les confrères sur place qui se sont retrouvés au cœur d’une scène de chaos, sans aucune sollicitude pour leur sécurité.

Le SYNJIT rappelle que les journalistes jouent un rôle essentiel dans toute société démocratique en garantissant le droit du public à l’information. Les violences physiques et les intimidations à leur égard constituent une violation flagrante de la liberté de la presse, un pilier fondamental de toute démocratie

Le SYNJIT exprime enfin, sa solidarité à l’endroit des journalistes blessés et victimes de ces violences. Il les invite à rester vigilants et prudents sur les lieux de manifestations publiques. Aucune intimidation, menace ou violence, ne sauraient réduire au silence ceux qui se donnent pour mission d’informer en respectant la déontologie de leur profession.

Le Bureau Exécutif

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