L’un des objectifs du rendez-vous international du rire de Lomé qui se déroule actuellement dans la capitale togolaise, est de renforcer la résilience des populations face aux charges de la vie chère et de la crise alimentaire qui les frappe de plein fouet.
C’est ce qu’a déclaré, jeudi, à l’Agence Anadolu, Bignang PIABALO, le chargé de l’organisation et des spectacles du festival.
Ce rendez-vous qui a démarré depuis le lundi 06 juin est à sa sixième saisons. Il se poursuit jusqu’au 10 Juin et mobilise des humoristes venus du Cameroun, de la Côte d’ivoire, du Burkina Faso, de la France et de la Belgique autour de l’enjeu du digital dans leur métier au profit de leur public face aux divers enjeux.
Et l’un des enjeux du moment que les spectacles au programme n’éludent pas du tout, c’est la vie chère et la sécurité alimentaire.
« En tant qu’humoristes, nous sommes également des porte-voix de cette société dans laquelle nous vivons. Nous avons le devoir de parler des problèmes auxquels nos sociétés et nos populations sont confrontées sur le continent, pour les faire retentir plus loin, afin que les gouvernants puissent les entendre par exemple. Voilà pourquoi ce genre de sujets s’invite dans nos spectacles », a expliqué à l’Agence Anadolu Bignang PIABALO.
Il se dit convaincu que l’art ne doit plus être simplement de l’art pour l’art. Mais doit servir et impacter la population et les politiques.
« Autrement dit, il faut que tout ce que nous faisons puisse apporter un plus à la société. C’est de là même que les politiques comprendront demain que les artistes sont d’utilité publique. Que l’art serve à quelque chose afin que les politiques puissent y consacrer plus d’investissements que ce qu’on voit aujourd’hui », a ajouté le chargé de l’organisation du rendez-vous du rire de Lomé.
— Le rire pour déstresser face aux crises
s’ériger, ni en donneurs de leçons, ni en justiciers, les organisateurs du Rendez-vous International du Rire de Lomé, veulent aussi à travers des spectacles divers, qui se déroulent à l’institut français de Lomé, amener les populations togolaises, « à oublier un peu le poids de leur souffrance en cette période de crise alimentaire et de vie chère ».
« Quelqu’un qui a faim et qui est triste, va vite mourir, ça c’est sûr. Mais quelqu’un qui a faim et qui garde le sourire et son moral, trouve la force en lui pour le challenge face aux difficultés qu’il rencontre. Et je pense d’ailleurs qu’on le préfère dans une société » a indiqué Piabalo.
— Le rire est aussi nourriture
Il assure par ailleurs que le rôle, n’est pas pour autant, de trouver de la nourriture aux populations, ni de leur donner les moyens d’en acheter. Mais il est convaincu que « le rire est une autre forme de nourriture ».
« Nous les humoristes, n’avons pas de nourriture à donner aux gens, certes. Mais nous considérons que le rire est une autre forme de nourriture que nous leur donnons. Ce qui, nous en sommes certains, pourra les aider à garder la pêche et continuer par se battre face à tout ce qui se passe dans leur vie actuellement. Au lieu d’avoir des pensées négatives qui vont parfois au suicide », affirme-il.
« A travers les prestations qui se réfèrent à l’actualité du moment, nous essayons de dire aux populations que malgré tout, la vie est belle. Donc s’accrocher est nécessaire dans l’espoir d’un lendemain meilleur. Voilà tout le sens de ce que nous faisons », a conclu Bignang Piabalo.
Alphonse LOGO (publié en avant première par AA)
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