La huitième édition de l’Africa Risk-Reward Index est publiée

La huitième édition de l’Africa Risk-Reward Index a été publiée ce 19 septembre à Londres, ont annoncé le même jour, les auteurs à travers un communiqué publié par APO. Il s’agit du cabinet de conseil « Control Risks », spécialisé en gestion des risques,  et son partenaire de conseils économiques, Oxford Economics Africa.

Le cabinet Control Risk, œuvre à la création sur le continent africain et dans le monde, des entreprises sécurisées, conformes et résilientes.

Oxford Economics est un chef de file de la prévision mondiale et de l’analyse quantitative. Basé à Oxford et disposant de bureaux dans le monde entier au service des 1 500 entreprises internationales, institutions financières, organisations gouvernementales et universités pour lesquels il travaille, Oxford Economics emploie 450 personnes, dont 300 économistes et analystes. Oxford Economics Africa, son bureau Afrique, basé en Afrique du Sud, est justement spécialisé depuis 2003 dans la recherche macroéconomique sur le continent.

AFRICA RISK-REWARD INDEX

L’Africa Risk-Reward Index est en fait un guide de référence pour les décideurs politiques, les dirigeants d’entreprise et les investisseurs. Il se présente sous forme d’un rapport qui détaille l’évolution de l’écosystème d’investissements sur les principaux marchés africains. Il fournit également des perspectives à long terme sur les tendances clés qui façonnent les investissements dans ces économies.

Ce nouveau rapport est publié à un moment de fragmentation géopolitique et de récents bouleversements externes. Des évenements qui, de manière certaine, « auront un impact durable sur le continent africain ». Et pour cause, « les nations africaines sont aux prises avec les répercussions persistantes de la pandémie de COVID-19, les perturbations touchant les chaînes d’approvisionnement mondiales en raison du conflit en Ukraine, et le durcissement des conditions de financement ».

Selon Oxford Economics Africa cité par APO dans le communiqué parvenu à notre rédaction, ces facteurs ont fait baisser la croissance du PIB de 5,4 % en 2021 à 3,5 % en 2022. Un recul qui persiste en partie cette année 2023 d’après l’Africa Risk-Reward Index 2023. Cependant, Oxford Economics Africa anticipe une reprise régulière, quoique inégale, de l’activité économique dans les 12 à 18 prochains mois.

Trois domaines clés ont été étudiés dans l’Africa Risk-Reward Index 2023. Il s’agit « des avantages et écueils de la polarisation », de interventions de sécurité menées par l’Afrique » et « du financement pour l’avenir ». Ces trois domaines résument à la lecture du rapport, les points de vue de « Control Risks » et « Oxford Economics Africa », quant à la trajectoire de l’Afrique pour l’année prochaine (2024).

Avantages et écueils de la polarisation

Le rapport se penche tout d’abord sur l’impact de la fragmentation géopolitique mondiale sur l’Afrique. Le conflit en Ukraine a bouleversé le paysage géopolitique. De ce fait, les pays occidentaux cherchent des alliances pour soutenir leur position face à la Russie. Tandis que cette dernière cherche également du soutien pour ses opérations en Ukraine.

Au-delà des poids-lourds géopolitiques, des « puissances moyennes » émergentes s’intéressent à l’Afrique et à son riche potentiel de ressources. Alors que les jeux d’influence se poursuivent, les ondes de choc du conflit se sont propagées sous forme d’incertitude macroéconomique et d’inflation accrue, d’une profonde anxiété relative à l’interconnexion des systèmes commerciaux et économiques mondiaux, et d’un désir animant les puissances géopolitiques mondiales d’identifier leurs alliés et leurs adversaires.

Conscientes de leur poids géopolitique croissant, les plus grandes économies d’Afrique cherchent à trouver l’équilibre entre leur désir de neutralité et leur besoin de soutien financier externe, tout en renforçant la voix de l’Afrique sur la scène mondiale. Mais leurs tentatives de non-alignement subissent de plus en plus de pression. Les entreprises devront trouver leur chemin face à la complexité réglementaire croissante résultant de la polarisation mondiale, notamment des régimes réglementaires concurrents, des sanctions et des contrôles à l’exportation, et une surveillance accrue portée aux chaînes d’approvisionnement des entreprises.

Interventions de sécurité menées par l’Afrique

Un effet collatéral de cette polarisation est la reprise des interventions de sécurité menées par l’Afrique, qui constitue le deuxième thème du rapport. L’attention mondiale est divisée alors que le conflit en Ukraine continue. La concurrence entre les États-Unis et la Chine s’intensifie. Les pays du Nord se concentrent de plus en plus sur leurs préoccupations politiques nationales.

L’incapacité perçue des forces externes à contribuer à assurer une sécurité durable conduit les gouvernements et les institutions d’Afrique à jouer un rôle de plus en plus important dans la réponse aux crises sécuritaires sur le continent.

« Ces changements dans la lutte contre l’insécurité présenteront des défis pour les décideurs politiques et les entreprises en Afrique dans les années à venir. Les entreprises seront contraintes de s’orienter dans un environnement opérationnel plus complexe dans lequel la force militaire, la concurrence régionale et les intérêts politiques et commerciaux sont entremêlés » a indiqué Patricia Rodrigues, directrice associée chez Control Risks.

Cette situation nécessitera un suivi attentif des dynamiques de sécurité en évolution rapide.  Y compris des efforts accrus pour maintenir la neutralité et éviter d’éventuelles répercussions sur la réputation. Les acteurs travaillant dans les zones conflictuelles pourraient également avoir à composer avec des forces militaires étrangères ou privées.

Financement pour l’avenir

Nous prévoyons qu’une concurrence géopolitique accrue se traduira à plus long terme par de nouvelles opportunités pour les pays africains, alors que les puissances géopolitiques cherchent à élargir leur influence par le biais de financements et d’investissements. Toutefois, à court terme, les économies africaines continueront de faire face à des environnements économiques difficiles, ce qui dissuadera les investisseurs les plus frileux. La hausse de l’inflation et les contraintes liées aux chaînes d’approvisionnement ont mis en lumière les déséquilibres et les fragilités économiques du continent.

« Le conflit entre la Russie et l’Ukraine et le durcissement des conditions monétaires mondiales ont pris de court les investisseurs. Cette situation a suscité des inquiétudes quant au fait que le développement économique sur le continent pourrait s’arrêter, voire reculer. Les services financiers sont un des domaines préservés, en particulier l’élargissement de l’accès aux services financiers via l’innovation », déclare Jacques Nel, responsable d’Africa Macro, Oxford Economics Africa.

Alors que les investisseurs étrangers se sont quelque peu repliés vers des économies avancées, perçues comme des havres de sécurité, des champions africains émergent pour combler ce déficit de financement et consolident progressivement leur domination dans le secteur des services financiers en Afrique. Le continent a encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre le niveau d’inclusion financière observé dans les économies plus avancées. Toutefois, les institutions financières des locomotives économiques régionales comme l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, le Maroc et le Kenya répondent présent pour contribuer à combler les fractures en matière d’accès et d’inclusion.

Bien que le secteur devrait rester attractif pour les investisseurs, d’importants risques persistent, notamment l’exposition aux préoccupations de gouvernance, fraude, cybermenaces, vulnérabilité au financement du terrorisme, et surveillance internationale croissante de flux financiers illégaux.

Africa Risk-Reward Index repose sur la combinaison des scores des risques et des avantages qui intègrent l’analyse des risques économiques et politiques réalisée par Control Risks et Oxford Economics Africa.

Les scores des risques pour chaque pays proviennent de l’Évaluateur des risques économiques et politiques (EPRE), alors que les scores des avantages tiennent compte des prévisions de croissance économique à moyen terme, de la taille et la structure de l’économie considérée, ainsi que les données démographiques.

Alphonse LOGO, avec APO

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