Signature de l’« Accord de Samoa », le désormais « Accord Post-Cotonou »

« Finalement c’est fait », a lancé ce jeudi 16 novembre 2023 sur X, Prof. Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères, négociateur en chef pour le compte de l’Afrique Caraïbes et Pacifiques, dans le cadre des consultations politiques OEACP-UE sur les protocoles régionaux du nouvel accord post Cotonou.

Il publié cette réaction sur son compte officiel X, peu après la signature du nouvel accord post Cotonou à Apia, la capitale des Îles Samoa.  Cet accord s’appellera pour les 20 prochaines années, « l’accord de Samoa »

Un processus laborieux

Il ne fait aucun doute, le processus a été fastidieux. Cinq bonnes années se sont passées depuis le lancement des négociations le 28 septembre 2018 en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York (ndlr, après remise du mandat au Togo en fin mai 2018 à Lomé, en tant que pays choisi pour présider le groupe central de négociation de l’OEACP) et la signature ce 16 novembre 2023 du document final par les deux parties. 

Il faut aussi rappeler qu’entre temps, le 15 avril 2021, il y a eu le paraphe de ce désormais nouvel Accord entre les deux parties en négociation. Et depuis cette date, les étapes institutionnelles de validation interne de chacune des Parties au partenariat ont ensuite pris le relai.

Le processus a été laborieux et par moment difficile, mais l’essentiel et ce qui compte au final, c’est l’accord conclu. L’issue heureuse des processus de ce genre a souvent l’avantage d’adoucir les peines et les mauvais souvenirs puisque ce que l’on retient en dernière instance c’est le résultat. La fin justifie donc les sacrifices. a reconnu Robert Dussey dans son discours de circonstance.

Il a affirmé que la signature de ce nouvel Accord permet aux deux parties de réaffirmer leur attachement au multilatéralisme et aux vertus de la coopération. Parce que, a-t-il soutenu, « le monde a davantage besoin du multilatéralisme et de la coopération puisque nous avons des défis à la fois complexes et transnationaux à relever ensemble ».

Ce qui justifie le multilatéralisme et nous l’impose dans le monde actuel comme un horizon indépassable, c’est la nature complexe et globale des défis à affronter et les domaines stratégiques de coopération inscrits dans le cadre socle commun du nouvel Accord en sont une illustration. A soutenu le chef de la diplomatie togolaise Robert Dussey

Mais « le multilatéralisme ne peut tenir ses promesses non encore tenues que s’il est réinventé dans la perspective d’une volonté de réforme assumée » a-til nuancé. Et le partenariat OEACP-UE, en tant que cadre de coopération liant l’Afrique, les Caraïbes, le Pacifique et l’Europe, ne peut rester en marge du vent de réforme.

un partenariat des peuples

Dussey a rassuré que le passage de l’Accord de Cotonou à l’Accord de Samoa n’est pas une simple formalité, ni un simple « jeu de langage », mais l’occasion d’un véritable changement du partenariat qui appelle à « une refonte des relations Europe-OEACP ».

Voilà pourquoi d’ailleurs l’application, de ce qu’il convient désormais d’appeler « nouveau cadre juridique des relations Europe-OEACP » couvrant pour les 20 prochaines années, et couvrant plusieurs domaines tels que le développement durable et la croissance, les droits de l’homme, la paix et la sécurité », doit être prise au sérieux au profit des peuples africains.

La bonne application de l’Accord de Samoa comme un nouveau départ, déterminera l’avenir de l’OEACP et du partenariat OEACP-UE. Robert Dussey l’a si bien réaffirmé. L’Afrique la voudrait dans « un nouvel environnement et dans un nouvel état d’esprit ». « Seule condition » pour que le nouveau partenariat survive à l’Accord de Samoa. 

Le résultat de la mise en œuvre du nouvel Accord d’ici quelques années devra nous convaincre que nous avions eu raison de continuer le partenariat dans le cadre OEACP-UE que certains considèrent comme inapproprié dans le monde actuel en raison du contexte historique d’émergence du partenariat… Enfin, le partenariat OEACP-UE que nous voulons doit être véritablement celui de nos peuples. Il doit être en phase dans son opérationnalité avec des attentes d’indépendance, de respect, de dignité, de justice et d’équité des peuples d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Si le partenariat n’intègre pas ces attentes légitimes de nos peuples, il ne pourra pas tenir ses promesses. A conclu Dussey

Alphonse LOGO

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