La Zone de libre-échange continentale (Zlecaf) est au coeur d’une « académie d’engagement » à Nairobi. Ouverte ce
23 novembre dans la capitale kenyane, la rencontre se veut un creuset d’échange et de résolution en vue de permettre aux femmes et jeunes du continent de tirer le meilleur profit de la plateforme commerciale continentale.
Les chiffres de l’organisation internationale du travail ( OIT) établissent à près de 83 % les emplois informels en Afrique et 85% en Afrique subsaharienne. Ce travail informel englobe en grande partie des jeunes et des femmes du continent. Ils dénotent ainsi, de la part prépondérante de cette économie dans le développement de l’Afrique.
« L’économie informelle, si elle est mieux prise en compte, représente un véritable espoir pour le développement du continent » a clamé Antony Kwache, membre de l’Alliance nationale des vendeurs de rue et des commerçants informels du Kenya.
Aux pouvoirs publics, le syndicaliste kenyan a ajouté que l’« Afrique se portera mieux, si la place qu’il faut est accordée aux acteurs du secteur informel ».
L’économie informelle est une composante clé de la plupart des économies d’Afrique subsaharienne. Elle contribue à hauteur de 25 à 65 % du PIB et représentant entre 30 et 90 % du total de l’emploi non agricole.
Pour la CSI, il est donc important que les décideurs politiques créent un environnement qui reconnaisse le secteur informel comme une composante importante de l’économie. Ces conditions devraient prendre en compte plusieurs aspects pour garantir un travail décent aux travailleurs informels.
Il faudra » rendre plus attrayant le secteur informel en simplifiant la formalisation, la sécurité sociale, l’accord de crédits à intérêts raisonnables, etc… » a énuméré de façon non exhaustive, le Dr Kwabena Otto, membre du Trades Union Congress (TUC) , TUC-Ghana.
Notons que l’avènement d’un secteur informel qui participe pleinement au développement passe par la levée de barrières continentales. Qu’ils s’agissent de barrières physiques tels que les tracasseries transfrontalières, la ratification des conventions dans les domaines d’échanges ou encore de fournir un filet de sécurité aux travailleurs. Les politiques devraient promouvoir la productivité de ces entreprises, qui emploient une grande partie de la population, principalement des femmes et des jeunes.
La Confédération syndicale internationale- Afrique (CSI-Afrique) témoigne de son engagement envers les travailleurs à travers l’organisation d’une rencontre autour du thème : » Acteurs de l’économie informelle dans le commerce : le cas des femmes et des jeunes dans la Zlecaf. »
Ce séminaire sous régional vise le renforcement des capacités et d’engagements des syndicats. Si le lancement de la zone de libre échange continental pour le commerce (Zlecaf) suscite espoir au près de plus d’un, la CSI-Afrique pour sa part s’interroge sur les enjeux et impacts sur les femmes et aux jeunes dans sa mise en œuvre.
Alice Lawson