Diaspora et afro-descendants : « Leurs voix doivent être entendues » et leur place dans les sociétés africaines « pleinement reconnue »

Bamako accueille depuis ce jeudi 14 mars 2024,  la Conférence régionale de l’Afrique de l’ouest en prélude au 9e congrès panafricain de Lomé.

C’est la deuxième étape préparatoire du congrès panafricain de Lomé prévu pour le mois d’octobre 2024. La conférence qui s’est ouverte au Mali fait suite à celle de Pretoria tenue en décembre 2023 pour le compte de l’Afrique Australe. Au total six conférences régionales sont prévues avant le congrès de Lomé.

Diaspora, Afro-descendants et développement 

« Diasporas, Afro-descendants et développement », c’est autour de cette thématique que se tient à Bamako, la Conférence régionale de l’Afrique de l’Ouest en prélude au 9e congrès panafricain de Lomé.

Plusieurs experts et panafricanistes de divers domaines et des intellectuels venus de la sous-région ouest africaine et de la diaspora, participent à cette conférence. C’est en présence des ministres des affaires étrangères Robert Dussey du Togo, Abdoulaye Diop du Mali, Jean Marie Traore du Burkina Faso et Jorge Santos du Cap vert.

Était aussi présent le ministre des maliens des l’extérieur et de l’intégration Alhamdou AG ILYENE.

Pour ce dernier, s’exprimant à l’occasion de la cérémonie d’ouverture officielle présidée par le ministre Abdoulaye Diop, le thème de cette conférence, invite à reconnaitre « la richesse et la diversité de la diaspora africaine et des communautés afro-descendantes, de valoriser leur savoir, leur savoir-faire, leurs connaissances et leurs expériences« .

La conférence de Bamako devrait également permettre de favoriser un renforcement des liens entre les pays et leurs diaspora à travers des politiques d’intégration et des programmes de développement faites d’investissements, d’innovations et de transferts de connaissance » a-t-il poursuivi.

La diaspora africaine attachée à ses racines

selon les données de la BAD, les fonds transférés par la diaspora africaine vers l’Afrique, sont passés de 37 milliards de USD en 2010 à 87 milliards USD en 2019, pour atteindre 95,6 milliards USD en 2024. D’après la même source, l’aide publique au développement en 2021 s’est élevée à 37 milliards USD, soit environ 36% des montant des transferts de la diaspora.

Il apparait clairement d’après ces données, selon Alhamdou AG ILYENE, Ministre des Maliens Établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, « que la diaspora africaine est le plus grand bailleurs pour le développement du continent ».

« Leur forte participation à l’économie du continent est un témoignage à leur racine et l’expression d’une volonté de voir leur continent prospérer » a-t-il poursuivi.

Et de conclure : « Malgré l’éloignement, les engagements des afro descendants et de la diaspora africaine, restent très vivaces pour leur terre d’origine…. Leurs voix doivent être entendues et leur place dans nos sociétés pleinement reconnues »

Plusieurs panels de discussions sont sont au programme de ces deux journées de discussions au Mali.

Le Mali dans le mouvement panafricaniste vers le 9e congrès panafricain de Lomé 

Le choix du Mali pour abriter cette conférence de l’Afrique de l’Ouest, s’explique d’après Pr. Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des togolais de l’extérieur, par une décision lucide de la population ouest africaine à la base. Puisqu’elle a été consulté.

 « La tenue de cette conférence au Mali est aussi l’expression de la fraternité, l’engagement et la solidarité du peuple ouest africains à ce pays dans ces moments difficiles dans la lutte contre le terrorisme » a poursuivi le chef de la diplomatie togolaise.

Pour sa part, le ministre Abdoulaye Diop des affaires étrangères du Mali a loué dans son mot d’ouverture, la richesse du continent africain et de sa diaspora. Une « richesse qui  doit servir pour le développement de l’Afrique » explique le chef de la diplomatie malienne. Il a invité des experts et panelistes à des discussions ouvertes et franches.

« Il est capital de mettre à profit ces moments de co-réflexions et d’intelligences collectives à la lumière des données historiques et sociologiques qui ont marqué la marche de l’Afrique vers les indépendance et vers la décolonisation mentale pour proposer des stratégies non seulement de protection et de conservation de ce qui fait l’identité africaine, mais surtout pour impulser le développement économique durable dans le continent et dans un contexte de souveraineté retrouvé » a-t-il souligné

 

Alphonse LOGO 

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