Atelier Wabiled et USAID à Lomé

Le Commerce illégal d’espèces sauvages génère au plan mondial 24 milliards de dollars par an

Plusieurs acteurs des secteurs des transports et des finances, ainsi que d’agences chargées de l’application de la loi ont participé ce jeudi à Lomé, à une journée de formation sur le commerce illégal d’espèces sauvages dans la sous région.

C’est dans le but de les amener à « faire face au problème urgent posé par le trafic des espèces sauvages qui dévaste la région ouest africaine ».

Une initiative de la Direction des ressources forestières du Togo avec l’appui de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) à travers le Programme pour la Biodiversité et le Développement à Faibles Émissions en Afrique de l’Ouest (WABiLED).

Une cinquantaine d’acteurs ont participé à cet atelier de Lomé. Un atelier qui a fait par ailleurs le point de la mise en œuvre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées (CITES).

On note que cette convention en vigueur depuis 1973, signée par le Togo depuis 1978, n’a toujours pas de textes d’applications. Il reste tout de même applicable.

Pour rappel, CITES est un accord multilatéral veillant à protéger les plantes et les animaux des menaces afin le commerce international ne conduise pas à leur péril.

Et WABiLED appuie les Organes de gestion de la CITES des Etats membres de la CEDEAO et en particulier le Togo pour renforcer les capacités des réseaux et institutions impliqués dans la gestion des ressources naturelles et de l’application de la loi afin de mettre fin au commerce illégal des espèces sauvages.

Ce dernier atelier intègre aujourd’hui les employés essentiels des institutions financières et du secteur des transports. Cette activité est recommandation de la CEDEAO qui vise sensibiliser tous les acteurs afin de mieux combattre le trafic des espèces sauvages, tels qu’envisagés dans la Stratégie de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages en Afrique de l’Ouest (WASCWC).

La Plateforme TWIX

Ainsi, WABiLED a présenté au cours de cet atelier de Lomé, la plateforme Trade in Wildlife Information eXchange (TWIX). Une plateforme d’échange d’informations sur le commerce des espèces sauvages.

« TWIX est un outil en ligne utilisé dans les autres régions de l’Afrique par les autorités chargées de l’application de la loi et de la gestion pour les échanges et le partage de données relatifs au commerce international des espèces sauvages et de la CITES » précise un communiqué publié en fin de formation.

Cet outil permet en effet, aux autorités de part et d’autre des frontières d’être en contact, de communiquer rapidement. Il faut préciser que WABiLED est actuellement en consultation avec les autorités nationales en matière d’application de la loi et de gestion de la CITES dans les pays de la sous région ouest africaine  » pour mettre en place au cours de l’année la plateforme TWIX ».

« En valeur monétaire, on estime que les organisations criminelles impliquées dans ce commerce à l’échelle mondiale génèrent presque 24 milliards de dollars par an ; par conséquent, les solutions doivent tenir compte des actions stratégiques aux niveaux national, régional et international, ce qui suppose une approche engageant l’ensemble de la société afin de freiner et, à terme, d’éliminer cette menace » a soutenu D’après Naveed Khan, spécialiste principal de la criminalité financière, WABiLED.

L’ampleur du commerce illégal d’espèces sauvages

Le Commerce illégal d’espèces sauvages (IWT) figure au quatrième rang, par son importance, parmi les crimes organisés. Ceci, après le trafic des stupéfiants, la traite des personnes et la contrefaçon.

Ce trafic génère en somme, un coût annuel de 23 milliards de dollars.

« Ce type de crime financier fait intervenir des transferts monétaires, le blanchiment d’argent fondé sur des transactions commerciales et des paiements en argent mobile » a précisé Bessike Balinga Michael Philippe, spécialiste de la Biodiversité à WABiLED à l’ouverture des travaux.

Relever ce défi requiert d’après lui, « la coopération et l’échange d’informations entre le secteur privé et les services d’application de la loi ».

« Étant donné la nature essentiellement internationale des enquêtes, une entraide judiciaire sera nécessaire par le biais des autorités compétentes, requérant la coopération du secteur financier dans la transmission de renseignements financiers liés à la cible concernée » a-t-il indiqué.

Connaitre la CITES pour mieux agir

Une attention particulière a été porté vers le secteur des transports lors de cet atelier. Parce que c’est c’est ce secteur qui achemine les produits.

Et parfois ils tombent dans l’illégalité en transportant des espèces sauvages protégés sans le savoir. Et il se savent pas aussi comment faire les vérifications physiques et administratifs qui sont applicables.

D’où l’importance de cet atelier. Il sera reproduit en Côte d’Ivoire dans les jours à venir. Puis au Nigeria, en vue de préparer un autre au plan régional pour la synthèse des résultats. Ce dernier guidera la production de modules de formation régionale et définir les mécanismes qui permettront l’échange d’informations et de bonnes pratiques parmi les parties prenantes.

A noter que le Programme pour la Biodiversité et le Développement à Faibles Émissions en Afrique de l’Ouest (WABiLED) est un programme de quatre ans financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Il vise trois objectifs principaux. Il s’agit notamment de combattre le trafic des espèces sauvages et améliorer la conservation des grands singes ; réduire la déforestation, la dégradation des forêts et la perte de biodiversité dans les principaux paysages transfrontaliers ; et réduire les émissions de gaz à effet de serre et augmenter la séquestration du carbone dérivée de la forêt et de l’utilisation des terres.

Alphonse LOGO

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