Au Burkina Faso, c’est décidé, France 24 n’émettra plus. La chaine française est suspendue par les autorités de transition suite à la diffusion d’une interview du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
C’est ce que le gouvernement a annoncé lundi dans un communiqué.
Le gouvernement a (…) décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national. A indiqué Jean Emmanuel Ouédraogo, le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso.
Pour le gouvernement de transition burkinabé, en ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes. Pire, la chaine française offre « un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso ».
« Cette suspension de la télévision France 24 comme d’ailleurs celle de RFI (Radio France internationale en décembre 2022, ndlr) entre dans le cadre d’un processus de déconstruction des relations entre le Burkina Faso et la France. Les autorités burkinabè sont décidées à revoir les modes de coopérations et cette révision passe également par la remise en cause des moyens d’influence que les sont les médias et autres canaux de communication », a expliqué à Anadolu, Idisore Daniel Zoungrana spécialiste des relations internationale.
Il faut noter que depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre Paris et Ouagadougou n’ont cessé de se dégrader.
En janvier dernier, les autorités burkinabè avaient demandé à la France de retirer ses 400 soldats des forces spéciales stationnés depuis 2009 dans la périphérie nord-est de Ouagadougou. Chose faite le 18 février par une cérémonie de « descente de drapeaux » marquant la fin officielle des opérations de la task-force française à partir du sol burkinabé. C’était à Ouagadougou, la capitale burkinabé.
Début mars, les autorités burkinabè ont dénoncé l’accord d’assistance militaire technique conclu en 1961 avec la France. Elles ont aussi demandé aux autorités françaises de prendre des dispositions en vue du « départ définitif » de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè, dans un délai d’un mois. Une décision qui sera exécutée à la fin ce mois.
Confronté à des attaques terroristes depuis 2015, les autorités burkinabè ont multiplié les opérations antiterroristes ces derniers jours à travers des actions offensives contre les groupes armés terroristes.
L’armée burkinabè a affirmé ce dimanche 26 mars 2023 avoir neutralisé dans la zone de Oursi (Oudalan, Nord), une quarantaine de terroristes dans des frappes.
Information rapportée par l’Agence d’information du Burkina (AIB).
La rédaction (avec AA)