Ouverture à Lomé de la première réunion ministérielle de l'Alliance Politique Africaine.

Togo : ouverture de la première conférence ministérielle de l’Alliance Politique Africaine

La première conférence ministérielle de l’Alliance Politique Africaine (APA) a démarré, mercredi matin à Lomé, en présence des ministres des Affaires étrangères et chefs de délégations de 10 pays du continent africain.

Cette conférence qui inaugure la naissance de cette alliance est une initiative du Togo qui fait suite à l’appel de son ministre des Affaires étrangères Robert Dussey lors de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, « à plus d’égalité, de respect, d’équité et de justice » à l’Afrique dans ses relations et partenariats avec le reste du monde et avec les grandes puissances quelles qu’elles soient.

Pour ce démarrage, l’Angola, le Burkina Faso, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée, la Libye, le Mali, la Namibie et la Tanzanie se joignent à l’initiative. Mais déjà pour Robert Dussey qui prononçait le discours de bienvenu de la première conférence ministérielle de l’APA, c’est tout le continent africain qui est représenté.

« Vous représentez, dans le cadre de cette conférence ministérielle, l’Afrique en miniature. En ce sens que, comme vous pouvez le constater, les cinq régions du continent africain sont représentées chacune, par les différents ministres et chefs de délégations », a souligné d’emblée le chef de la diplomatie togolaise.

Et la présence de ces pays signifie d’après lui « à suffisance, le choix lucide des générations actuelles de nos pays à remplir leur mission à une période où la part faite à l’Afrique dans la marche du monde, devient, non seulement difficile, mais aussi inacceptable ».

L’Afrique représente 28 % des Etats membres des Nations unies, avec plus de 1,4 milliards de personnes. Son PIB cumulé fait d’elle la 8e économie sur le plan mondial. Assez suffisant dit Dussey, pour que l’Afrique s’impose « comme un pôle géopolitique non négligeable du monde ».

« L’Afrique doit se comporter comme une entité souveraine. Sa représentativité dans la gouvernance mondiale est de participer en tant qu’ensemble continental décomplexé, à la marche du monde. C’est dans cette dynamique que le Togo, avec des pays frères sont en train de lancer l’idée de l’Alliance Politique Africaine (APA) », a-t-il soutenu.

— Pour une Afrique qui se prend en charge

L’APA envisage donc de travailler à l’avènement d’une Afrique qui se prend en charge. Elle se présente comme « une initiative qui permette à chacun de réfléchir sur le devenir de l’Afrique.

« L’APA, est une Alliance pour le devenir du panafricanisme, c’est une alliance autour d’un engagement commun, un défi africain et la riposte contre la menace terroriste. C’est aussi une alliance pour la pacification durable du continent, une alliance au nom et pour la défense des intérêts communs des Africains. C’est une alliance pour une Afrique forte et décomplexée, pour une Afrique qui parle d’elle-même sur la scène internationale et pour la défense et la promotion des positions communes africaines. C’est enfin une participation équitable de l’Afrique à la gouvernance mondiale », a expliqué le ministre togolais des Affaires étrangères.

Les travaux ont été ouverts par Victoire Tomegah-Dogbe, Cheffe du gouvernement de la République togolaise.

« La régionalisation et le multilatéralisme deviennent des clés de voute de gestion des crises. Seule une action concertée et partagée, donnera de la légitimité et de l’efficacité à nos initiatives. Voilà tout l’intérêt de l’Alliance Politique Africaine que nous appelons de tous nos vœux en tant que cadre de coopération interafricaine, entre Etats membres, en bonne intelligence avec les organisations, les initiatives sous régionales existantes et l’Union africaine », s’est-elle exprimée.

Considérant que cette alliance est « une réponse attendue », la cheffe du gouvernement togolais a appelé les Etats membres, à lui donner de bonnes bases « pour faire émerger l’Afrique comme un club de puissance géopolitique et économique, qui assure ses responsabilités régionales et globales », mais aussi qui « affirme et défend ses positions sur la scène internationale ».

Pour elle, le continent africain doit désormais « dépasser les questions de non alignement » et se positionner en fonction « d’une géopolitique des mouvements ».

La réunion dure toute la journée de ce 03 mai 2023 et devrait être sanctionnée par une déclaration de clôture.

Alphonse LOGO (avec AA)

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