Motiver les élus locaux à « promouvoir et renforcer un système de gouvernance vertueuse » dans leurs différentes communes, c’est ce qui motive la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) a démarré ce 20 juin à Lomé (hôtel Sancta-Maria), une formation des élus et cadres des communes du pays.
Et c’est avec ceux du Golfe 1 et du Golfe 2, qu’elle a ouvert la série pour une journée.
Cette activité de la HAPLUCIA relève d’un projet de renforcement des capacités des élus et cadres municipaux sur la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions, placé sous le thème : « Participation des élus et cadres municipaux à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées ». Celui-ci tirant lui-même sa source du grand projet « Bonne Gouvernance financière » de la République Fédérale d’Allemagne.
Le projet de l’autorité togolaise de la lutte contre la corruption, a été officiellement lancé le 25 mai dernier. Il devra se dérouler jusqu’au mois de septembre 2023.
« Ce présent atelier rentre dans la phase active de l’exécution des actions entrant dans cette sensibilisation », a indiqué lors de son intervention à l’ouverture des travaux, Aba Kimelabalou, le président de la HAPLUCIA.
Pour cette première étape donc, c’est une quarantaine d’élus locaux et cadres de ces deux communes (Golfe 1 et 2) qui ont participé à la formation.
Le rappel des textes
La loi n° 2022-011 du 04 juillet 2022 modifiant la loi n°2019‐006 du 26 juin 2019 relative à la décentralisation et aux libertés locales prévoit au rang de ses articles, des dispositions punitives qui vont jusqu’à la révocation des révocation des élus locaux ou de leur destitution. Et ceci en cas de détournement des fonds publics, de concussion et/ou corruption, et en cas d’emprunts d’argent sur les fonds de la commune.
Malheureusement l’ensemble de ces textes et mécanismes existants ne sont pas suffisamment connus des agents publics et même des élus locaux, exposés au quotidien à ces risques. Avec la collaboration de la GIZ-Togo, la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées se donne pour mission de les éveiller à travers ces ateliers de sensibilisation et de formation.
Bonne gouvernance au premier plan de la gouvernance locale
Au cours de la formation, plusieurs thématiques ont été abordées avec une bonne animation de salle.
Des élus locaux, ont jugé les communications développées « pertinentes » et ont affirmé trouver la lumière pour une bonne compréhension des textes. Ils ont été édifiés sur le phénomène même de la corruption et ses conséquences néfastes, les moyens et les bonnes pratiques à développer pour lutter efficacement contre ce fléau.
James Amaglo, le maire de la commune du Golfe 2 a affirmé que ce renforcement de capacités des élus et cadres municipaux, est venu « à point nommé ».
Parce que, a-t-il soutenu, « depuis plus de 5 ans, la bonne gouvernance est inscrite au premier plan de la gouvernance locale ».
« C’est dans cette optique que plusieurs réformes ont été opérées aussi bien sur le plan juridique qu’institutionnel dans le cadre de la décentralisation devenue effective depuis 2019 », a -t-il ajouté.
Pour rappel, la HAPLUCIA a été créé le 28 juillet 2015. Elle a pour missions entre autres, « la prévention des actes de corruption », « la répression » de la corruption sous toutes ces formes, « la protection des dénonciateurs et le respect du principe de la présomption d’innocence » puis, la « la coopération » avec les institutions internationales et autorités homologues, la facilitation de l’entraide judicaire portant sur les actes de corruption »
Alphonse LOGO
