Projet télé gynécologie Togo

Le Togo lance un projet pilote de télé écographie pour « apporter un soulagement aux femmes »

« Combler le déficit en ressources humaines » en Gynécologues dans les villes de l’intérieur du Togo et « apporter un soulagement aux femmes » grâce à l’intervention des spécialistes disponibles dans les CHU (Centre Hospitalier Universitaires) et CHR (Centre Hospitalier Régional), voilà ce que cherche à faire le ministère togolais de la santé, de l’hygiène et de l’accès universel aux soins grâce à la télé échographie.

Ce mardi 05 Septembre à Lomé, un projet pilote de 12 mois soutenu par la fondation Pierre Fabre a été lancé à ce sujet. La cérémonie présidée par Dr Kokou Wotobé, le SG du ministère togolais en charge de la santé a eu lieu dans les locaux du département, en présence de Giscar Koffi Samboe, le représentant de la fondation Pierre Fabre au Togo, et de Dr Aristide Gnassingbé, médecin spécialisé en santé globale, ministre conseiller en charge de l’OMS et coordinateur du projet.

Soulager les femmes

D’après les récentes enquêtes citées par le Programme Nationale de Développement Sanitaire au Togo –PNDS, le taux de mortalité maternelle au Togo est estimé à en 2017 à 401 décès pour 100 milles naissances vivantes. Les trois quarts de ces pertes en vies humaines sont dues aux causes obstétricales directes. De plus 27 enfants pour milles naissances vivantes meurent pour les mêmes causes. Le taux de mortalité infanto-juvénile est pour sa part de 89 décès pour mille naissances vivantes. Dr Aristide Gnassingbé, le coordinateur du projet pilote de télé écographie pour l’amélioration de la santé maternelle et infantile n’a pas su bien dire quand il affirmait que ce projet va « soulager les femmes » et sauver des vies.

« Ce projet va soulager des femmes et sauver des vies parce que parfois, jusqu’à leur délivrance, certaines femmes enceintes n’ont jamais consulté de gynécologue. Et donc, n’ont jamais fait d’échographie » disait-il à la presse à la suite de la cérémonie de lancement.

Cette situation est due au manque de spécialistes en imagerie médicale et en gynécologie obstétricale dans le pays. Le Togo ne dispose selon le rapport d’activités 2020 de la direction des ressources humaines du ministère en charge de la santé, que de 7 spécialistes en radiologie/imagerie médicale dont 3 dans le Grand Lomé, et de 28 gynéco-obstétriciens dont 15 dans le Grand Lomé.
C’est en fait ce déficit qui va être petit à petit corrigé grâce à l’internet et la télémédecine grâce à ce projet. C’est à dire, des experts, en direct ou en différé, partout où ils sont, vont pouvoir intervenir sur des cas compliqués et prendre rapidement des décisions afin d’«éviter des morts inutiles».

« Aujourd’hui, nous sommes d’accord qu’on peut déplacer l’expertise, sans forcément se déplacer. Là où il manque de personnel, grâce à la télé médecine, on va pouvoir les accompagner par des spécialistes qui travaillent loin ou dans d’autres centres reconnus comme les CHU et CHR. Ce qui nous permet de gagner en temps et en moyens financiers. Par exemple si on découvre qu’une femme enceinte a des problèmes, on a plus le temps et les moyens de la référer qu’à l’époque où il n’y a pas d’échographie ou de télé échographie. Avant, il fallait attendre la délivrance pour se rendre compte que c’est soit l’enfant qui ne vit plus, soit c’est la vie de la maman qui est en danger » a expliqué Dr Gnassingbé.

Dix centres équipés pour le top départ

Et il assure que ce projet pilote sera bien mené, non seulement pour réduire les inégalités en matière d’accès aux soins, mais surtout, de combler désormais le vide conformément aux ambitions du gouvernement et du chef de l’état togolais, le président Faure Gnassingbé.

Etant pilote, seulement dix centres de santé sont sélectionnés dans les cinq régions économiques du pays pour le top départ de ce projet. Il s’agit des centres hospitaliers préfectoraux (CHP) de Bassar, de Pya et de Pagouda dans la région de la Kara ; des CHP de Mango et de Gando dans les savanes, des CHP de Djarkpanga et de Blita dans la centrale, des CHP de Danyi et de Tohoun dans les plateaux, et du CHP de Tabligbo pour la maritime.

Les CHP de la Kara ont pour référence les centres hospitaliers (universitaire et régional) de la Kara, ceux de la Savane se réfèreront au CHR de Dapaong, ceux de la région centrale ont pour référence le CHR de Sokodé. Les CHP des Plateaux ont pour référence le CHR d’Atakpamé et le CHP de Kpalimé alors que le CHP de Tableau aura à se référer au CHU Sylvanus Olympio de Lomé pour le compte de la Maritime.

« Nous attendons au terme de ce projet pilote, que 4000 femmes enceintes puissent en bénéficier. Le projet va assurer pour se faire la formation de 20 professionnels (dix Sages femmes et dix médecins généralistes) issus de 10 centres de santé sélectionnés dans dix localités du pays. Ces professionnels ont commencé déjà par être formés depuis le 28 août 2023, à l’utilisation et à la pratique de la télé échographie. Nous attendons également à ce que ces dix localités tirent tous les avantages de ce projet » a expliqué sur place à Ton Afrique Giscar Koffi Samboe Représentant Pays de la fondation Pierre Fabre au Togo.

A titre de précision, les 10 sites choisis ont quelques points en commun. Ils sont très reculés. Il est difficile d’avoir un radiologue ou d’avoir de matériels d’échographie.

 L’internet ne sera pas « un souci » pour la bonne marche de ce projet

Pour réussir ce projet, la fondation Pierre Fabre a offert à chaque centre sélectionné, un échographe et du matériel informatique nécessaire pour faciliter les communications entre les centres du projet et les spécialistes des différents centres de référence. Et la fondation donnera également son appui en suivi évaluation pour ce projet qu’elle trouve particulièrement intéressant.

« Nous avons accepté nous engager avec l’État togolais dans ce projet, parce que la e-Santé fait partie des axes stratégiques et prioritaires de notre fondation. Mieux c’est un projet innovant que le ministère de la santé nous a proposé » a indiqué Samboé.

Si la plupart des projets de télémédecine ne prospèrent pas en Afrique, c’est souvent la disponibilité de l’internet qui est en grande partie la cause. Mais Agoda-Koussema Augustin, facilitateur principal, chef service de radiologie au CHU SO, a tenu à rassurer toute suite que l’internet ne sera pas un problème dans la mise en œuvre de ce projet pilote de télé échographie pour l’amélioration de la santé maternelle et infantile au Togo.

« L’internet ne sera pas un problème dans la mise en œuvre de ce projet. Le problème d’internet dans les zones choisies pour la mise en œuvre de ce projet a été déjà pris en compte par le ministère et la Fondation Pierre Fabre. Toutes les dispositions ont été déjà prise » a-t-il indiqué sans plus de précisions.

Alphonse LOGO

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