Après la sortie des trois états dont le Niger du Sahel de la CEDEAO, les chefs d’état de ces pays trouvent l’opportunité pour distiller dans l’opinion, ce qui sera la prochaine étape de leur lutte anti-impérialiste. Cette étape sera sans doute celle d’une nouvelle monnaie et donc la sortie du Franc des Colonies Françaises d’Afrique, le CFA.
En témoigne des propos encore tenus ces derniers jours par le Chef de l’Etat nigérien, le général de Brigade Abdourahamane Tiani.
En effet, dans un entretien exclusif qu’il a a accordé le dimanche 11 février 2024 à la RTN- Radio Télévision du Niger, il s’est directement attaqué à la France qu’il a accusé de les avoir spolié durant plus de cent ans.
Il soutien que ce pays doit payer « cash » pour cela.
Entretien diffusé ici sur la chaine Youtube Afrique Media
« La France nous a spolié pendant plus de 107 ans et elle doit payer cash les dettes de 65 ans de pillages systématiques de nos ressources et les 42 ans, nous trouverons un échéancier pour qu’on soit quitte avec la France », a soutenu le Général Tiani
Le Président de la Transition nigérienne n’a pas pour l’instant été clair sur les intentions des trois pays qui constituent l’Alliance des Etats du Sahel de se lancer dans la création d’une nouvelle monnaie et sortir du CFA. Mais tout à l’air.
Interrogé tout de même sur la question, le Général Tiani est resté. Il a indiqué que cette décision sera prise en temps opportun et que les experts de l’AES continuaient d’étudier la question.
Par ailleurs, il a assuré tout de même que « la monnaie est un signe de souveraineté, et qu’ils sont engagés dans un processus de recouvrement de leur souveraineté totale ».
Plus loin, le président de la transition nigérienne a expliqué que la monnaie (le CFA, ndlr) est un élément de la colonisation et y sortir c’est aussi sortir de la colonisation.
Pour lui, il n’est plus question que les Etats africains soient la vache à lait de la France.
Sortir de la CEDEAO
Le Niger, le Burkina Faso et le Mali sont depuis bientôt un mois, officiellement sortis de la CEDEAO. Malgré que ce retrait ait suscité beaucoup de préoccupations quant surtout, à son impact sur la coopération régionale et la stabilité dans la région sahélienne, le président nigérien s’est plutôt montré certain que c’était la bonne décision à prendre.
Les « Etats (membres de la CEDEAO, ndlr) auraient dû sortir de ce qui était devenu la CEDEAO depuis 1990 pourtant jusqu’à aujourd’hui la majorité numérique des membres continuent à être membres de la communauté » a-il affirmé
Alphonse LOGO