L’opposition dénonce « un plan machiavélique » de l’exécutif togolais contre ses manifestations des 11 12 et 13 avril

Un groupement de 10 partis de l’opposition togolaise et une organisation de la société civile ont accusé le pouvoir de Faure Gnassingbé en conférence de presse ce mercredi 11 avril, d’orchestrer « un plan machiavélique » visant à étouffer toutes manifestations publiques « en créant de graves incidents pour faire porter le chapeau aux organisateurs innocents ».

Cette déclaration fait suite aux accusations du gouvernement portées contre les organisateurs des trois jours de manifestations sensées démarrer ce 11 avril dans la capitale togolaise contre « la réécriture de la constitution togolaise par des députés dont le mandat a expiré », peu après avoir interdit les manifestations. Interdiction rejetée à leur tour par les organisateurs.

Le ministre de la sécurité et de la protection civile, et le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales du gouvernement togolais ont en effet, accusé dans un communiqué conjoint publié dans la luit du 09 avril 2024, les organisateurs de ces manifestations de planifier « des attaques contre les forces de l’ordre et de sécurité, les domiciles des députés », et de vouloir « déloger les élèves pour se joindre aux manifestants ».

Le regroupement des dix partis de l’opposition et une organisation de la société civile affirment en réaction face à la presse ce 11 avril, qu’ils ne sont pas été étonnés par cette réaction du pouvoir. Surtout, soutiennent-ils, qu’au soir du 9 avril, avant même la sortie du communiqué conjoint des deux ministres, il y a eu des échanges entre eux (ministres et organisateurs des manifestations des 11, 12 et 13 avril), et « après toutes les explications convaincantes » données, les ministres ont « déclaré les avoir compris ».

« Le régime est coutumier de ces montages grotesques dont il se sert souvent pour accuser injustement les militants de l’opposition » ont-ils ajoutés citant des exemples de montages remontant aux années 2013 et 2017.

Par exemple, ils ont cité l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé de 2013 dans laquelle « des responsables et militants des partis d’opposition ont été arrêtés et inculpés » et l’affaire 2017 où les autorités togolaises ont publié « des images de prétendus manifestants brandissant des armes lourdes, identifiés comme des djihadistes » dans les rangs de l’opposition.

Ils se disent persuadés que les nouvelles accusations portées contre eux sont « gratuites et mensongères » et « répondent à la même stratégie macabre pour les accuser plus tard et à tort d’actes commandités par le pouvoir lui-même ».

« C’est pourquoi nous, à travers cette conférence de presse, prenons à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur tout ce qui adviendra et qui sera uniquement du fait du pouvoir » ont déclaré les leaders de l’opposition togolaise.

Rappelant que « la liberté de manifester est un droit garanti par la Constitution togolaise et dont ils ne peuvent être privés par des artifices montés de toutes pièces » ils ont de nouveau appelé les Togolaises et Togolais à participer « massivement aux manifestations des 12 et 13 avril 2024 pour dire non à la constitution frelatée que le régime et ses acolytes cherchent à leur imposer ».

Pour rappel, le gouvernement en conseil des ministres le 9 avril dernier a pris un decret fixant les législatives et locales au 29 avril prochain. La campagne électorale devrait techniquement s’ouvrir le samedi 13 avril à zéro heure. Pendant ce temps, l’Assemblée nationale ayant bouclé ses trois jours de tournée d’écoute et de consultation des populations dans les 39 préfectures du pays au sujet de la nouvelle constitution contestée votée dans la nuit du 25 avril doit se retrouver en plénière ce 11 avril pour une nouvelle relecture de la nouvelle loi constitutionnelle à la demande du président Faure Gnassingbé.

Alphonse LOGO

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