La marche de protestation prévue ce vendredi par l’opposition togolaise contre la nouvelle constitution togolaise votée au parlement dans la nuit du 25 mars dernier n’a pu se tenir. Tout comme celle de la veille.
Les forces de l’ordre et de sécurité postés sur le lieu de rassemblement dès la levée du jour, ont signifié aux leaders de l’opposition, que « l’interdiction de la manifestation demeure » et donc, que la manifestation ne peut se tenir.
Jean Pierre Fabre l’ex chef de file de l’opposition et Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (l’un des partis organisateurs de la marche) était arrivé sur les lieux (rond-point Gakpoto) à la tête d’une délégation des organisateurs vers 13h GMT.
Il a discuté un court instant avec les forces de l’ordre avant de donner de nouveau rendez-vous pour le lendemain aux quelques militants présents sur place. Puisque cette marche était prévue pour trois jours. Il faut préciser que la mobilisation des militants de l’opposition n’était pas au rendez-vous comme on pouvait s’y attendre aux vues de la généralité des contestations depuis le 26 mars dernier.
« Quand on déploie des forces de l’ordre et de sécurité à un endroit, les gens sont intimidés. Si les gens ne sont pas sortis nombreux c’est par peur de représailles. On verra demain ce qui va se passer » a réagit à propos Jean Pierre Fabre avant de remonter à bord de son véhicule.
Me Paul Dodzie Apevo, Président des FDR- Front Démocratique pour la République, parti de l’opposition, a même piqué une colère du fait du silence du ministre de l’administration territoriale qui, disait-il, n’a pas donné aucune suite à la nouvelle lettre d’information qui lui a été envoyée, notifiant un changement d’itinéraires, puisque les premiers avaient été rejetés par le gouvernement.
Et demain au troisième jour, l’opposition togolaise arrivera-t-elle à tenir enfin sa manifestions contre le changement de constitution intervenue à l’assemblée nationale togolaise la nuit du 25 mars, faisant passer le Togo d’un régime semi-présidentiel à celui parlementaire ?
« Personne ne sait ce qui se passera demain. Demain, on verra ce qu’on nous dira » a répondu Me Paul Dodzie Apevon,.
Demain est devenu le maitre mot sans doute parce que, demain samedi 13 avril, sera le début de la campagne électorale pour les législatives et régionales prévues pour le 29 avril 2024. Et les autorités togolaises ne devraient pouvoir plus empêcher les partis politiques d’organiser des manifestations publiques pacifiques.
Ces derniers jours le pouvoir qui a interdit les manifestations de l’opposition, a accusé ces derniers de planifier une attaque contre les forces de l’ordre et les domiciles des députés.
Faux ont réagit les leaders de l’opposition en accusant à leur tour le pouvoir de fomenter un plan machiavélique destiné à les empêcher de manifester et à leur porter le chapeau de ce qui adviendra.
Par Alphonse LOGO (avec AA)