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MAMA – Le Musée d’Aného des Mémoires Africaines et des Afrodescendants » en perspective

Le Togo veut que désormais la lutte panafricaine parte du concret, avec la tenue à Lomé en octobre prochain avec le soutien de l’Union Africaine, du 9e congrès panafricain.

Plusieurs fois, lors du 6e précongrès de Salvador de Bahia au Brésil, Prof. Robert Dussey, le ministre togolais des afaires étrangères, de l’intégration régionale en charge des togolais de l’Extérieur, l’a martelé.

« Le Togo, pays hôte du 9e Congrès panafricain, est déterminé à faire de ce rendez-vous un moment historique de renforcement et de renouveau du panafricanisme » rassurait-il encore à la clôture de la session ministérielle du 31 août 2024, au centre des conventions de Bahia.

A cette session justement, la togolaise Mme Jahëna Louisin, a présenté à l’assistance, un projet qui donne le ton au concret que promet le Togo, en attendant les grandes conclusions du rendez-vous de Lomé. Il s’agit du projet MAMA – Musée d’Aného des Mémoires Africaines (et des Afrodescendants). Un important joyaux qui s’étendra sur terrain de  4 hectares déjà disponibles.

Le principal concepteur de ce projet, Me Alexis Aquereburu, Maire de la ville d’Aného, était présent également à cette session ministérielle comme membre de la délégation du ministre togolais des affaires étrangères Prof. Robert Dussey.

Aného, ville-témoin de l’esclavagisme

Mais le choix de cette ville d’Aného pour accueillir ce musée n’est évidemment pas fortuit à en croire la présentation qui a été faite. Dans une démarche vraiment pédagogique, Mme Jahëna Louisin a d’abord présenté Aného, la première capitale du Togo, comme étant « une ville témoin des victimes, des atrocités qu’ont été l’esclavage et la colonisation ».

Ce qualificatif, la ville le tient, de « son histoire, son architecture, et ses mémoires ». Parce que par exemple, Aneho est une ville « du retour des esclaves affranchis venus du Brésil ».

« Ce qui fait d’elle, un carrefour d’identités afrodescendantes plurielles » a soutenu Mme Jahëna Luisin.

Mme Jahëna a également présenté Aného comme étant un ville de transite et de passage de plusieurs populations africaines. Ou tout court, « une ville de migrations ».

Un projet à double urgence

Pour elle, l’urgence de réaliser ce projet pour l’Afrique se trouve à deux niveaux.

En premier lieu, Mme Jahëna a soutenu que ce projet est important pour l’Afrique, les afrodescendants et le Togo en ce sens que la construction de ce musée permettra de « poser les bases d’une réponse africaine  dans le contexte actuel de crises d’identités, notamment liés aux discriminations et aux injustices faites aux noires en général, et aux africains et afrodescendants en particulier ».

Le besoin de valorisation de nos cultures et des racines noires, dans la perspective de mettre en lumière les apports de l’Afrique et de ses diasporas à l’humanité et aux civilisations humaines » en est la seconde raison fondamentale de ce projet.

En d’autres termes, les concepteurs du projet pensent qu’il « faut faire de la valorisation des racines et cultures noires, une véritable arme stratégique dont dispose l’Afrique pour assumer ses responsabilités futures de premier continent ».

Que voir dans ce musée ?

Il est attendu que ce musée sera bien évidemment un multiplexe où plusieurs structures de valorisation de l’identité africaine cohabiteront. Dans tout ce qu’on peut y trouver à l’avenir, Mme Jahëna Louisin en a cité au moins trois lors de sa présentation du 31 août à l’occasion du segment gouvernemental du 6e précongrès de la diaspora et des afrodescendants à Salvador de Bahia au Brésil.

D’abord, il y’aura dans ce musée « un institut des mémoires africaines.

Celui ci accueillera des chercheurs issus de la diaspora, que ce soit du Brésil, de Honduras, des Etats unis, et du Haïti pour, disait-elle, « créer des axes de collaborations issus du continent ».

Il y aura également « un grand centre de spectacles », pour laisser s’exprimer les artistes africains du continent et de la diaspora.

« Nous ne pouvons pas parler des mémoires aujourd’hui, sans faire une part belle à l’art et aux artistes » a précisé Mme Jahëna Louisin.

Enfin, elle a fait mention d’une maison des mémoires africaines qui accueillera tout afrodesendant venant au Togo, « pour un séjour de découvertes, d’initiations ou de reconnexion avec le continent et ses cultures ».

 » Nous vous invitons à converger vos efforts avec nous pour réaliser ce projet. Aidez nous donc à réparer, à restituer et à valoriser nos cultures, nos valeurs africaines, nos mémoires, où nous ici présents, nos ancêtres qui ont ouvert la voix, et pour nos enfants qui en » a appelé Mme Jahëna Louisin 

Un appel, d’ailleurs repris par le ministre Dussey, en invitant les représentants des gouvernants présents, et la communauté afro diasporique du monde, « à collaborer à la réalisation de ce projet ».

Il faut dire en fin de compte que ce projet ambitieux, une fois réalisée, le Musée d’Aného des Mémoires Africaines (et des Afrodescendants) sera en définitive, « la maison de la diaspora africaine ». Un endroit où toutes personnes afrodescendante sera accueillie à bras ouverts et où elle pourra retrouver une partie de son histoire, la comprendre, l’étudier et la célébrer.

Alphonse LOGO

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