Prison

De jeunes élèves togolais jetés en prison après une manifestation

Dans le nord du Togo, 7 élèves dont une fille, arrêtés pour avoir commis des actes de vandalisme, ont été déposés à la prison civile de Dapaong mardi soir, a appris l’Agence Anadolu de sources concordantes.

De nombreux élèves sont descendus dans les rues de la région des savanes, Dapaong notamment, les lundi et mardi, pour réclamer le retour en classe de leurs enseignants sanctionnés par le gouvernement pour avoir observé un mouvement de grève à l’appel du Syndicat des Enseignants du Togo (SET).

Pour le Général Yark Damehame, ministre de la Sécurité et de la protection civile qui intervenait sur une radio de la région des savanes avait prévenu qu’il y aurait « zéro tolérance pour les élèves casseurs », tout en soutenant avoir donné l’ordre de les « enfumer » si leur manifestation laissait place à du désordre.

« Il y a un problème entre l’enseignant et l’Etat, ce n’est pas le problème de l’élève. L’élève, son problème, c’est de venir trouver un professeur qui va lui dispenser les cours… Ces élèves doivent donc faire attention. L’auteur d’une violence est passible devant le juge. La violence volontaire est incriminée par le code pénal par 12 ou 24 mois de prison », a-t-il lancé

— Le bras de fer entre le gouvernement et les enseignants

C’est en effet, un nouveau bras de fer qui oppose depuis quelques semaines, le gouvernement togolais et le syndicat des enseignants du Togo. Un bras de fer qui intervient au moment où le gouvernement croyait en avoir fini avec les débrayages dans le secteur de l’éducation en amenant tous les acteurs à la signature, le 10 mars 2022, d’un mémorandum d’entente.

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Ce mémorandum scellait en réalité, une trêve des enseignants jusqu’en 2025 et crée le fonds national de soutien à l’éducation. Le gouvernement a pris l’engagement, à cet effet, de verser, d’après les déclarations de Gilbert Bawara, ministre du Travail et des lois sociales du Togo, « un crédit exceptionnel de 5 milliards aux enseignants », afin de « permettre l’amélioration dans des proportions substantielles et significatives, de leur traitement » sur toute la période concernée, et de « démontrer un esprit de cohésion et de solidarité envers les enseignants volontaires officiant dans les établissements scolaires publics et envers l’enseignement confessionnel à travers l’accroissement de l’aide que l’État apporte à ce dernier ».

Le SET

Le SET, le dernier né des syndicats des enseignants, qui n’était pas partie prenante des discussions avec le gouvernement togolais, s’est opposé à cet accord en réclamant, sur fond de grèves, des primes exceptionnelles supplémentaires.

D’abord, une prime mensuelle de logement de 50 000 Fcfa (environ 100 usd) pour tout enseignant sans distinction en conformité avec la réforme de l’enseignement de 1975, et une prime annuelle d’éloignement d’au moins 300 Fcfa/km (0,6 usd environ).

Ce syndicat exige aussi l’intégration dans la fonction publique des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise, et une allocation de mutation d’au moins 100 000 Fcfa (soit 200 usd) pour l’interrégional et 60 000 Fcfa (soir 120 usd) pour l’intrarégional.

— Des enseignants relevés de leurs fonctions

Le gouvernement trouve ces revendications « inadmissibles », jugeant par ailleurs, l’existence de ce syndicat irrégulière et illégale. Les autorités ont ainsi menacé à la mi-mars, de sanctionner tout enseignant qui répondrait aux appels à la grève du SET.

C’est en mettant ces menaces à exécution à la suite de la grève des 24 et 25 mars et celle de quatre jours qui a commencé le 4 avril, que le ministre du Travail, de la fonction publique et des lois sociales Gilbert Bawara a pris deux arrêtés excluant 146 enseignants de la fonction enseignante. Ils sont mis à la disposition de l’administration générale.

Un concours de recrutement imminent de 3 250 nouveaux enseignants est annoncé par le gouvernement togolais pour combler le vide.

Des décisions qui, d’après un membre du syndicat joint par Anadolu, « ne font ni chaud, ni froid ». Ils affirment vouloir continuer jusqu’à satisfaction de leurs doléances.

Ce bras de fer intervient alors que s’approchent les examens de fin d’année au Togo. Les premiers étant programmés pour fin Juin prochain.

Source: AA (écrit par Alphonse LOGO)

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