60 ans de l’Assassinat de Sylvanus Olympio, un crime resté impuni selon Fabre

Voici l’intégralité du message que Jean Pierre Fabre, le Président de l’ANC, Alliance National pour le Changement, a publié ce 13 janvier 2023 en rappel de l’Assassinat de Sylvanus Olympio.

Le père de l’indépendance du Togo a été assassiné par un groupe d’hommes armés, 3 ans à peine après qu’il ait proclamé l’indépendance du Togo.

Et depuis lors, aucune lumière n’a été faite sur ce crime d’État qui continue de révolter.

Fabre Jean Pierre dénonce un crime crapuleux, resté impuni et affirme que le moment est venu de rendre justice au Père de l’indépendance du Togo.

«En faisant éliminer le président Sylvanus Olympio, ceux qui ont planifié ce crime politique voulaient empêcher l’émergence d’un Etat jaloux de sa souveraineté» a soutenu ce “gouverneur d’une partie” de la capitale togolaise en sa qualité de Maire du Golfe 4.

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DÉCLARATION

13 janvier 1963 – 13 janvier 2023

Un crime crapuleux demeuré impuni depuis 60 ans !

Voici 60 ans que par un matin du dimanche 13 janvier 1963, se produit un crime resté à ce jour impuni. L’évènement dont le peuple togolais et l’ANC commémorent le 60ème anniversaire ce 13 janvier 2023, est né de l’assassinat du président Sylvanus OLYMPIO, premier président élu de la République togolaise.

Ce crime, exécuté par des demi-soldes togolais, démobilisés d’une armée étrangère, apparaîtra plus tard comme le fruit d’une vaste conspiration alliant des intérêts hétéroclites insoupçonnés, contre un homme et un peuple, amoureux de la liberté conquise après une lutte âpre pour l’indépendance, sanctionnée par l’éclatante victoire des forces nationalistes le 27 avril 1958. De ce jour fatidique, date la prise en otage de notre pays et de son peuple par une dictature implacable qui continue de régenter le Togo, en se maintenant par la force, par la violation des droits et libertés des citoyens, par la fraude électorale, par la corruption et par la coupable complaisance de ce qui tient lieu de communauté internationale.

En ce jour mémorable, nous avons une pensée émue pour le défunt Président Sylvanus OLYMPIO et pour ses compagnons de lutte.

Nous saluons leur mémoire avec respect et déférence. Leur ‘’courage’’, leur ‘’foi’’ et leurs ‘’sacrifices’’ nous inspirent et nous guident pour faire renaître et grandir une nation togolaise apaisée, unie et réconciliée, une nation respectueuse des droits de tous et offrant à tous, les mêmes opportunités d’épanouissement.

Ce crime a marqué un coup d’arrêt à la réalisation du rêve des pères de l’indépendance et architectes de la nation togolaise, des patriotes qui aimaient leur pays par-dessus tout, en gardant en eux la mystique de la solidarité avec les autres peuples africains. Leur rêve de faire du Togo « l’Or de l’Humanité’ » fut ainsi anéanti.

En faisant éliminer le président Sylvanus Olympio, ceux qui ont planifié ce crime politique voulaient empêcher l’émergence d’un Etat jaloux de sa souveraineté. En effet, les initiatives hardies et avant-gardistes prises par le Togo, sous le leadership de Sylvanus Olympio, pour mettre en œuvre une politique d’ouverture sans exclusive, notamment en direction des USA, de la RFA, du Royaume Uni, de l’URSS, pour tisser des relations particulières avec la Yougoslavie de Tito, l’Inde et l’Etat d’Israël et, surtout, pour créer une monnaie nationale togolaise, contrariaient les projets de contrôle absolu que la France entend imprimer à ses relations avec les pays de sa sphère d’influence aux plans politique, économique, financier et monétaire.

Après l’assassinat de l’homme, ses compagnons de lutte, son parti politique, le Comité de l’Unité Togolaise (CUT) ainsi que ses partisans et ses parents ont été ostracisés et mis progressivement à l’écart de la vie publique.

Depuis ce jour funeste du 13 janvier 1963, notre pays est plongé dans une crise politique grave qui perdure 60 ans après. Les fondements de la société togolaise, sont brisés. Le mensonge est devenu le mode de gouvernement. Une pratique qui finit par déteindre sur nombre d’acteurs politiques. Les forces de défense et de sécurité, qui devraient être le point de rencontre des citoyens de toutes origines, ont été progressivement tribalisées pour assurer la pérennité du régime. Tout une partie du territoire national a été transformée en bastion fermé, au profit du RPT/UNIR au pouvoir.

Le moment est venu d’engager une initiative politique visant à rendre justice à Sylvanus Olympio et à ses compagnons de lutte, ses partisans, ses parents. Le moment est venu de restituer l’histoire du Togo, en particulier la vérité sur les tenants et aboutissants de l’assassinat du président Sylvanus Olympio. A cet égard, tous les héritiers à qui profite le crime du 13 janvier 1963, ont envers le peuple togolais souverain, un devoir de vérité, un devoir de réhabilitation et un devoir de réparation. Ils sont au nombre de trois, au moins.

D’abord M. Faure Gnassingbé. Il est l’héritier biologique et politique d’Etienne Eyadèma Gnassingbé. En tant qu’héritier de premier rang, il a un rôle prépondérant à jouer dans la guérison du mal togolais. Il lui revient de faire preuve de courage, s’il peut en avoir, pour engager une politique hardie de justice et de recherche de la vérité afin de panser les blessures des uns et des autres. Qu’il agisse en serviteur de la patrie et non en ‘’chef de clan politico-tribal’’, pour faire du Togo un espace de vie harmonieuse, conviviale et solidaire. Avec la menace terroriste qui cherche à s’installer dans notre pays, M. Faure Gnassingbé serait bien avisé de changer de logiciel.

En tant que Commandant-en-chef des Forces de Défense et de Sécurité, qu’il veille à rendre aux FDS leur identité première, celle de forces recrutées, formées et équipées pour garantir l’intégrité du territoire et assurer la sécurité des populations.

Ensuite le système RPT/UNIR qui s’est développé et consolidé au fil des décennies, en se substituant à l’Etat et en s’appuyant sur une armée aux ordres, pour préserver et maintenir indûment son hégémonie sur le pays. Le RPT/UNIR, qui a gardé la culture du parti unique–parti-Etat, demeure obstinément fermé à la démocratie et à l’Etat de droit. Il est temps que dans un sursaut patriotique salutaire, ce parti soutienne des réformes politiques saines, susceptibles d’ouvrir la voie à l’édification d’un Togo moderne, démocratique, prospère et respectueux des droits et libertés des citoyens.

Enfin la communauté internationale au premier rang de laquelle, la France dont la complaisance encourage le régime togolais dans son refus obstiné de régler durablement la crise politique que vit et subit le peuple togolais tout entier. Il est temps que, 60 ans après ce drame, les dossiers classés secret défense en France et ailleurs concernant l’assassinat de Sylvanus Olympio, soient déclassifiés pour permettre au peuple togolais de faire le deuil de son défunt président. Au nom de son droit à la justice. Oui, le président Olympio a droit à la justice.

Il est temps que la communauté internationale aide et encourage effectivement les pays africains et singulièrement le Togo à organiser des élections crédibles et acceptables.

La responsabilité des citoyens togolais et de l’ANC, parti dont les militants revendiquent l’héritage des pères de l’indépendance et fondateurs de la nation togolaise, est de ne jamais renoncer à l’idéal de liberté et d’émancipation pour lequel le président Sylvanus Olympio a donné sa vie. Pour que vive le Togo, un Togo pour tous et en paix, un Togo définitivement en phase avec sa devise Travail-Liberté-Patrie.

Que le président Olympio repose en paix !

ABLODE !

Fait à Lomé, le 12 janvier 2023

Pour le Bureau National

Le Président

 Signé

Jean-Pierre FABRE

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