Le président malien de la transition, le général d’armée Assimi Goïta, a nommé ce jeudi 21 novembre 2024, le général de division Abdoulaye Maïga au poste de Premier ministre en remplacement de Choguel Kokalla Maïga, démis de ses fonctions un jour plus tôt.
Cette décision, officialisée par Alfousseyni Maïga, secrétaire général de la présidence, marque une nouvelle étape dans la gestion de la transition au Mali. La cohabitation armée-civile ayant visiblement atteint son apogée.
Ancien porte-parole du gouvernement malien, rompu à la tâche du Premier ministre pour avoir déjà géré l’intérim de Choguel, le nouveau Maïga à la Primature à compter de ce jour est chargé de former un nouveau gouvernement dans les prochaines heures.
Bien qu’il ne fasse pas partie du groupe d’officiers ayant orchestré le coup d’État d’août 2020, il est réputé pour sa proximité avec Assimi Goïta, et déjà, beaucoup pensent que la cohabitation sera parfaite.
Il faut rappeler que cette nomination intervient au lendemain du limogeage de Choguel Kokalla Maïga et de la dissolution de son gouvernement pour avoir sévèrement critiqué la gestion de la transition par le Général Assimi Goïta.
L’ancien Premier ministre avait ouvertement dénoncé le report indéfini de la fin de la transition, initialement prévue pour le 26 mars 2024, à l’occasion d’un meeting de son parti « Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) ». Choguel Maïga avait également déploré l’absence de transparence et de débat au sein du gouvernement qu’il dirigeait.
Des propos ont suscité une vive réaction, notamment de la part du Collectif de Défense des Militaires (CDM), qui a exigé sa démission pour « haute trahison ».
Un nouveau départ pour la transition ?
La nomination du général Abdoulaye Maïga à la primature pourrait renforcer la prédominance militaire dans la gestion de la transition. Il ne fait aucun doute que ce choix reflète la volonté du président Assimi Goïta, de maintenir un contrôle rigoureux sur les institutions de l’Etat et d’assurer une continuité dans la conduite des affaires.
Alors que le Mali traverse une période de turbulences politiques et sécuritaires, cette nomination est perçue comme une tentative de stabilisation. Les prochains jours seront décisifs pour évaluer si ce remaniement contribuera à apaiser les tensions ou à accentuer les divisions au sein de la classe politique et de la société civile.
Pour rappel, Choguel Kokalla Maïga avait été nommé Premier ministre par Assimi Goïta le 7 juin 2021, suite à la prise de fonction de ce dernier comme chef de l’État après le coup d’État du 18 août 2020 ayant renversé l’ex président Ibrahim Boubacar Keïta.
La rédaction
