Chercheurs, praticiens, décideurs publics et acteurs de la santé numérique au Togo se sont retrouvés ce 9 octobre 2025, veille de la Journée mondiale de la santé mentale, pour discuter autour d’un panel axé sur le thème : « Santé mentale au Togo : quelle place pour le numérique ? »
Cette rencontre a fait suite à la retransmission en direct de la conférence de l’ODESS édition 2025, au cours de laquelle les quatre (04) projets lauréats des Prix e-santé, sélectionnés par un comité d’experts internationaux à l’issue d’un rigoureux processus, ont été présentés : Safe Delivery+, Z-waka, Digital Disease Surveillance (DDS) et AI_r.
Une discussion qui situe les responsabilités et trace des pistes
Au rang des panélistes, figuraient Mme Grâce Poyodi, cheffe de projet santé mentale et soutien psychosocial à Handicap International Togo, une ONG internationale dont le siège se trouve à Lyon (France) et qui traite également des problématiques de santé mentale ; M. Bomboma Matièyédou, spécialiste en santé mentale et représentant du Programme national des addictions aux produits psychoactifs, un programme du ministère de la Santé du Togo ; M. N’doda Sefils Kodjo, psychologue clinicien et de la santé, chargé des plaidoyers et du suivi-évaluation des projets à l’association Santé Mentale pour Tous ; ainsi que Dr Aristide Afèignindou Gnassingbé, ministre conseiller de la République togolaise et coordonnateur national de la santé numérique.

Le panel a évolué sous la modération de Dr Nganhyim Auréole, chargée de l’information stratégique en santé et point focal santé digitale à l’Organisation mondiale de la santé (OMS Togo).
Ces experts ont rappelé que la santé mentale ne se résume pas à l’absence de maladie psychique. Au contraire, elle repose sur un équilibre émotionnel, social et physique.
Longtemps négligés, les troubles mentaux constituent de nos jours un enjeu majeur de santé publique. En témoigne le drame survenu la semaine dernière à Sanguéra (banlieue de Lomé, la capitale togolaise), où un homme, malade mental selon la Gendarmerie nationale togolaise, a tué de sang-froid sa mère à coups de machette.
Dr Aristide Afèignindou Gnassingbé, ministre conseiller et coordonnateur national de la santé numérique au Togo, a affirmé au cours de ce panel que la gestion des maladies mentales commence d’abord au sein des familles. Selon lui, le soutien moral et la compréhension de l’entourage sont essentiels pour aider un malade mental à sortir de sa situation. Mais, a-t-il poursuivi, le numérique offre désormais une passerelle entre les praticiens et les patients.
Plusieurs intervenants ont souligné combien les applications mobiles, plateformes de téléconsultation et campagnes digitales peuvent contribuer à une meilleure prise en charge des patients. Un clin d’œil bien évidemment à l’ODESS, qui accompagne et prime chaque année les meilleurs projets digitaux en matière de santé dans le monde.

Prenant la parole lors de ce panel, N’doda Sefils Kodjo a insisté sur les bonnes pratiques à adopter au quotidien, telles que : prendre soin de sa santé mentale en s’alimentant correctement, pratiquer une activité physique, ou encore passer du temps avec ses proches.
Il a surtout invité la population à faire attention aux contenus qu’elle consomme au quotidien, notamment sur les réseaux sociaux, « où tout le monde devient expert et conseiller sur plusieurs sujets, à bien des égards très peu maîtrisés ».
« Les messages négatifs ou incohérents avec nos valeurs peuvent affecter notre équilibre », a-t-il averti.
Le Togo peut compter sur le soutien de la Fondation Pierre Fabre
Abondant dans le même sens, Giscar Koffi Samboe, coordinateur pays de la Fondation Pierre Fabre, a affirmé dans son allocution de circonstance que « le digital a le potentiel d’accélérer la transformation des systèmes de santé à tous les niveaux, d’accroître la couverture des services, de simplifier la gestion et de réduire les coûts ».
En ce sens, il permet le renforcement des compétences des professionnels de santé et contribue à l’autonomisation des patients et patientes.

« Si les pays à ressources limitées manquent cruellement de ressources médicales, ils bénéficient de l’essor des nouvelles technologies : avec un milliard d’utilisateurs supplémentaires tous les cinq ans dans le monde, selon l’Union internationale des télécommunications, la couverture mobile et internet augmente partout sur la planète. Cette couverture numérique ouvre de nouvelles perspectives pour les populations inégalement réparties sur les territoires : la e-santé permet de réduire les distances et d’assurer un suivi plus efficace des patients », a noté le coordinateur pays de la Fondation Pierre Fabre au Togo.
Les échanges ont enfin souligné la nécessité de renforcer le financement et la coordination des politiques publiques en matière de santé mentale. Les participants ont plaidé pour une intégration plus systématique de la e-santé dans les stratégies nationales, afin d’atteindre un plus large public, notamment dans les zones rurales où les spécialistes demeurent rares.
M. Samboe a réitéré la volonté et l’engagement de la Fondation Pierre Fabre d’accompagner les autorités togolaises et l’ensemble des acteurs de l’écosystème de la santé numérique au Togo, aux côtés des autres partenaires techniques et financiers, dans le déploiement des projets de santé numérique en parfaite adéquation avec la feuille de route gouvernementale.






