Leadership féminin dans le monde: un sondage classe le Togo en première position

Le Togo a été classé par le portail d’études statistiques Statista comme la nation ayant le plus de femmes dans les fonctions dirigeantes. Effectué sur la base des données de l’Organisation Internationale du Travail – OIT, ce classement réjouit les femmes au sommet de l’Etat.

Le Togo serait le pays à avoir le plus de femmes dans les fonctions dirigeantes au monde. C’est ce qui ressort d’un sondage effectué par le portail de statistiques allemand Statista, publié courant septembre 2021. Le score obtenu par ce petit pays de l’Afrique de l’ouest est de l’ordre de 70%

Selon ce graphisme publié par Statista (France), la deuxième place revient à la Russie avec 46 % de femmes dans des fonctions dirigeantes.

 

«Les pays asiatiques et africains sont moins bien classés, à quelques exceptions près, comme le Togo, par exemple» indique un texte publié sur le site de la plateforme.

En répondant à une question de Sputnik Tristan Gaudiaut, Data Journaliste au Service Infographie de Statista explique, s’agissant de la méthodologie employée pour effectuer ce classement, que «le classement montré par le graphique publié par la Statista est établie sur la base du pourcentage de femmes au sein du total des postes, dits de management dans un pays» et que les «données utilisées proviennent des statistiques de l’Organisation internationale du travail (OIT)»

 

Un classement réconfortant dans un contexte de Covid-19

Au-delà de ce qui peut relever du management ou pas, c’est toute une tendance au Togo que de promouvoir les femmes. Ces dernières années, plusieurs femmes ont en effet été promues dans ce pays à des postes de responsabilités élevées au niveau de l’exécutif ou ailleurs. Le cas le plus emblématique est celui de Victoire Dogbé Tomégah, devenue depuis septembre 2020, la première femme nommée au poste de Premier ministre au Togo. Elle était depuis mai 2009 directrice de Cabinet du Président de la République. Dans son gouvernement, le ministère des armées est également géré pour la première fois par une femme.

De même, on peut citer Mme Chantal Yawa Tségan, élue par ses pairs députés, Présidente de l’Assemblée nationale togolaise depuis janvier 2019

 

Ces femmes, Yawa Kouigan, elle-même un des symboles de la promotion féminine ces dernières années au Togo, les cite fièrement sur sa page twitter.

 

Yawa Kouigan est en effet, présidente de la faîtière des communes du Togo, un regroupement de tous les maires du pays, et l’une des femmes influentes au bureau exécutif du parti UNIR au pouvoir au Togo.

Jointe par Sputnik, elle a qualifié ce classement de «réconfortant [pour le Togo]dans un contexte marqué par le Covid-19 où la pandémie défie quotidiennement la vie». Elle s’est dite «très heureuse que les avancées notables» du Togo en matière de promotion de la femme «soient ainsi reconnues par des structures tierces».

Ce classement du Togo doit être mis, d’après la présidente de la faîtière des communes du Togo, «au crédit du Président de la République togolaise, Faure Gnassingbé»

«C’est en effet lui qui n’a pas hésité, en tant que chef d’État, à prendre des décisions historiques au plan institutionnel en nommant une femme Premier Ministre, des femmes à la tête des institutions de la République, et en permettant par ailleurs, en tant que chef de parti, à la femme de voir ses mérites reconnus sur le terrain politique et d’accéder à des positions importantes comme députés, Présidente de l’Assemblée Nationale, Maires etc… » détaille Yawa Kouigan

 

Une fenêtre d’opportunité historique

Mais de ce classement, appelle « un sens élevé de la responsabilité» consistant «à prendre conscience qu’une fenêtre d’opportunité historique» est ouverte, «à interpréter correctement ses signaux», et surtout «à y répondre par la compétence, l’engagement, le mérite et les résultats afin de légitimer ces choix et d’ouvrir davantage la voie en étant des modèles pour les générations qui viennent».

Amani Abou-Zeid, la commissaire de la Commission de l’Union africaine (CUA) aux infrastructures et à l’énergie félicitant dans ce tweet le Togo à la suite de ce classement.

La même satisfaction est exprimée par Sandra Johnson, nommée par le chef de l’état Faure Gnassingbé depuis mars 2020, comme ministre-secrétaire générale de la présidence de la République togolaise.

Jointe par Sputnik, elle a affirmé que «ces statistiques confirment à suffisance l’engagement et la volonté politique au plus haut niveau, celle du chef de l’état togolais de valoriser et de promouvoir la femme togolaise à toutes les échelles de la vie sociale, politique et économique de la nation».

Pour elle, au-delà d’un simple classement, c’est une démonstration que l’engagement du Togo dans la réalisation de l’objectif 5 de développement durable des nations unies, visant l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et filles dans le monde, est une «réalité et une priorité dans notre pays».

«Cette démarcation est en plus, il faut le reconnaître, le fruit du travail bien fait de ces dames aux commandes. En tout cas, l’enjeu est désormais de ne rien lâcher et de poursuivre une mise en œuvre conquérante de la vision du Président de la République. Ce que nous voulons atteindre, c’est la progression concrète de l’autonomisation de la femme togolaise et africaine dans toutes les dimensions de sa vie. Quand la femme est aux commandes, le résultat reste toujours impressionnant.» a-telle affirmé.

Même si on peut se réjouir de ce que les femmes sont promues ou occupent des postes de management au Togo, ce qu’il faut dire en réalité, rétorque à Sputnik Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, la presque seule femme dirigeante d’un parti politique au Togo «c’est qu’on se sert des femmes», et qu’elles n’ont en fait «aucun pouvoir».

Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson dirige depuis plusieurs années déjà, la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), un parti de l’opposition togolaise. Elle est aussi la coordinatrice de la Dynamique Monseigneur Kpodzro, une coalition de partis d’oppositions dont le candidat, l’ancien premier ministre togolais Kodjo Agbéyomé, est arrivé en deuxième position à la présidentielle du 22 février 2020 d’après les résultats officiels.

Pour elle, ce classement du Togo sent de «l’instrumentation» et «n’a aucun impact sur l’amélioration des conditions de vie des populations togolaises et celles des femmes togolaises en particulier».

«Franchement c’est ridicule pour ce régime, qui démontre une fois de plus son expertise dans l’art de l’instrumentalisation. Une fois encore, on a instrumentalisé le positionnement des femmes aux postes de décision. Je ne sais pas comment ils ont trouvé ce chiffre de 70%, mais je trouve cela ridicule. Qui connait le Togo sait dans quel contexte les femmes sont promues, sait aussi qu’on se sert d’elles pour maintenir un régime qui est vomis par les populations» a ajouté Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson.

 

Alphonse LOGO

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